Égypte : le nouveau Parlement se réunit, une première depuis 2012
Le nouveau Parlement égyptien, très largement acquis à la cause du puissant président Abdel Fattah al-Sissi, a tenu dimanche sa session inaugurale, une première depuis la dissolution de 2012.
Lors des législatives achevées fin 2015, le taux de participation n’avait été que de 28,3%, signe du peu d’enthousiasme suscité par le scrutin qui a accouché, selon les experts, d’une chambre d’enregistrement des futures décisions du chef de l’État, en l’absence quasi-totale de candidats de l’opposition.
Car M. Sissi, ex-chef de l’armée qui a destitué en juillet 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi, réprime toute forme d’opposition, dirigeant d’une main de fer par décrets présidentiels le plus peuplé des pays arabes.
Dimanche, lors de la session inaugurale retransmise à la télévision publique, les députés ont prêté serment à tour de rôle, certains tenant à la main un drapeau égyptien.
Ils doivent encore élire le président de la chambre, ainsi que ses deux adjoints.
L’Égypte était sans Parlement depuis juin 2012, lorsque l’Assemblée dominée par la confrérie des Frères musulmans de M. Morsi avait été dissoute par la Cour constitutionnelle en raison d’un vice juridique.
Elle était issue des premières législatives libres et démocratiques du pays, après que le président Hosni Moubarak a été chassé du pouvoir en 2011 par une révolte populaire dans le sillage du Printemps arabe.
M. Sissi a été élu président en mai 2014 sans coup férir en l’absence d’opposition et contre un candidat considéré par les experts comme un faire-valoir.
Aux législatives de 2015, la coalition « Pour l’amour de l’Égypte », qui affiche un soutien inconditionnel à M. Sissi et comprend un grand nombre d’ex-membres du Parti national démocrate dissous de M. Moubarak, a remporté la totalité des 120 sièges destinés aux partis. Le reste des élus au scrutin uninominal ont, dans leur quasi-totalité, annoncé leur allégeance à M. Sissi.
Le pays est en outre le théâtre d’une insurrection jihadiste, la branche égyptienne du groupe État islamique (EI) multipliant les attentats meurtriers contre la police et l’armée. Mais elle a aussi revendiqué un attentat à la bombe contre un avion de touristes russes qui s’est écrasé le 31 octobre après son décollage de la cité balnéaire de Charm el-Cheikh (224 morts).
Vendredi, trois touristes européens ont été blessés dans une attaque au couteau contre un hôtel d’Hourghada, une autre station balnéaire de la mer Rouge.
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