Présidentielle au Bénin : qui sont les principaux prétendants à la succession de Boni Yayi ?

48 candidats à la présidentielle du 28 février ont déposé leurs dossiers devant la Commission électorale nationale autonome (Cena). Ces derniers doivent désormais être validés par la Cour constitutionnelle. Jeune Afrique a dressé le portrait des principaux candidats.

Le président béninois Thomas Boni Yayi © Jacques Brinon/AP/SIPA

Le président béninois Thomas Boni Yayi © Jacques Brinon/AP/SIPA

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Publié le 13 janvier 2016 Lecture : 3 minutes.

Le bureau d’inscription de la Cena a fermé ses portes mardi 12 janvier à minuit. Parmi les prétendants à la succession de Thomas Boni Yayi, le Premier ministre Lionel Zinsou et candidat des FCBE (coalition au pouvoir) ou encore les hommes d’affaires Patrice Talon et Sébastien Ajavon. L’ancien Premier ministre Pascal Koupaki et l’ancien directeur du cabinet militaire de Boni Yayi, Robert Gbian. La liste définitive sera transmise par la Cour constitutionnelle le 25 janvier.

Sébastien Ajavon

Sébastien Ajavon, président du patronat béninois. © DR

Sébastien Ajavon, président du patronat béninois. © DR

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Depuis quelques semaines, Sébastien Ajavon fait forte impression, notamment par le nombre important de ses soutiens, comme par exemple celui de l’influent député FCBE de Parakou, Rachidi Gbadamassi. Président directeur général du groupe Cajaf-Comon, le natif de Djèffa, localité située entre Porto- Novo et Cotonou, préside actuellement le patronat béninois. Sa « fondation ASG » apporte son soutien aux communautés rurales par la construction d’infrastructures éducatives et sanitaires notamment. Son grand-frère, Gabriel, est également candidat.

Abdoulaye Bio-Tchané

Abdoulaye Bio-Tchané. © Vincent Fournier pour J.A.

Abdoulaye Bio-Tchané. © Vincent Fournier pour J.A.

Candidat malheureux en 2011 face à Boni Yayi, l’ancien président de la Banque ouest africaine de développement (BOAD), Abdoulaye Bio-Tchané (ABT) se lance une nouvelle fois dans la course présidentielle. Aujourd’hui, président du Conseil d’administration du Fonds africain de garantie (FAG), à la tête de l’Alliance pour un Bénin triomphant (ABT), il espère faire le plein de voix dans le Nord.

Robert Gbian

 © RobertGbian2016/Facebook

© RobertGbian2016/Facebook

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Ancien directeur du cabinet militaire de Boni Yayi, Robert Gbian est titulaire d’un diplôme d’économie générale en 1976 et d’un brevet technique d’études administratives militaires supérieures obtenu en France en 1989. Le natif d’Ina, dans la commune de Bembéréké, est entré en politique depuis sa retraite en 2012. Tête de liste (l’Alliance Soleil) dans la 7e circonscription lors des législatives de 2015, le général Robert Gbian a été élu député. Il est depuis mai 2015 vice-président de l’Assemblée nationale.

Pascal Koupaki

 © PascalKoupaki/Facebook

© PascalKoupaki/Facebook

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Cet habitué de la scène politique béninoise a été à plusieurs reprises ministre avant d’être nommé chef du gouvernement – poste non constitutionnel au Bénin – en 2011. Pascal Koukpaki démissionnera en 2013, en raison de divergences d’opinions avec Boni Yayi.

Originaire de Ouidah, l’ancien « Premier ministre » est un économiste formé à l’Université de Paris-1 Sorbonne. Il a également obtenu un diplôme en études supérieures bancaires et financières à Dakar en 1979. Ses spécialités : la monnaie, le crédit et les théories macro-économiques. Ancien fonctionnaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et du Fonds monétaire international, l’homme, « connu pour sa franchise », pourrait, selon certains observateurs, créer la surprise.

Patrice Talon

Le nouveau président du Bénin, Patrice Talon. © DR

Le nouveau président du Bénin, Patrice Talon. © DR

Ancien proche de Boni Yayi, qu’il a aidé à faire élire en 2006, sous la présidence duquel il est devenu l’un des opérateurs économiques les plus puissants du pays mais qui a précipité sa chute, Patrice Talon est l’une des candidatures à surveiller. L’opérateur économique ancien magnat du coton doit prouver qu’il peut rassembler, qu’il n’a pas seulement quitté son exil parisien pour rendre à Boni Yayi la monnaie de sa pièce et récupérer ses parts dans l’industrie du coton et le Port autonome de Cotonou.

Lionel Zinsou

L'ancien premier ministre béninois Lionel Zinsou à la tribune des Nations Unies, le 30 septembre 2015. IL préside la fondation AfricaFrance. © Frank Frankiln II/AP/SIPA

L'ancien premier ministre béninois Lionel Zinsou à la tribune des Nations Unies, le 30 septembre 2015. IL préside la fondation AfricaFrance. © Frank Frankiln II/AP/SIPA

Banquier d’affaires franco-béninois, Lionel Zinsou a été choisi par le chef de l’État Thomas Boni Yayi pour être son dauphin. Une décision qui a fait basculer le rapport de force sur l’échiquier politique. Dans la majorité comme au sein de l’opposition, le cas de l’ancien patron de PAI Partners, qui a occupé les fonctions de conseiller spécial auprès du président béninois de 2006 à 2011, divise. Zinsou, dont l’oncle, Émile Derlin Zinsou, a été président du pays (le Dahomey alors), devra ainsi gommer cette image de candidat de l’étranger, de la France en particulier, que l’opposition dénonce.

Et les autres…

Du côté de l’opposition, l’incapacité de l’Union fait la nation (UN) à désigner un candidat n’a pas empêché Eric Houndété de déposer son dossier. Initialement proche de Patrice Talon, le député de l’Alliance soleil Issa Salifou est lui aussi candidat.

Plusieurs anciens ministres ou proches collaborateurs du président Thomas Boni Yayi se sont également manifestés. Il y a son beau-frère Marcel Alain de Souza (ex-ministre du Plan), Nassirou Arifari Bako (ancien ministre des Affaires étrangères), Issifou Kogui N’ douro (Défense), Jean Alexandre Hountondji (ancien conseiller politique de Boni Yayi et ex-porte-parole du gouvernement) ou encore Victor Prudent Topanou (ministre de la Justice de 2008 à 2010).

Enfin, on peut citer la candidature du général Fernand Amoussou, chef d’état major général des forces armées béninoises entre 2000 et 2005 puis a commandé la force des Nations unies en Côte d’Ivoire entre 2005 et 2010.

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