Attentat-suicide à Istanbul : ce qu’on sait en fin de journée

La déflagration, violente, s’est produite à 10H18 heure locale (08h18 GMT) sur l’ancien hippodrome qui borde la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, les deux monuments les plus visités d’Istanbul, première ville de Turquie. La détonation a été entendue et ressentie jusqu’à la place Taksim, à plusieurs kilomètres de distance de Sultanahmet, a confirmé à l’AFP un témoin.

Le gouvernorat d’Istanbul a fait état de 10 morts et de 15 blessés dans l’explosion, sans autre précision. « Toutes les victimes sont de nationalité étrangère » a confirmé le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, dans une brève déclaration télévisée à Ankara, indiquant « que le responsable de cette attaque est un étranger membre de Daesh (acronyme arabe de l’EI) ».

Au moins 9 des 10 personnes tuées sont des ressortissants allemands. Des touristes allemands, norvégiens et péruviens figurent également parmi les blessés, selon la chaîne de télévision CNN Turk, citée par l’AFP.

« Des Allemands font probablement partie des dix morts et 15 blessés », a déclaré plus tôt dans la journée la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse à Berlin. « Nous n’avons pas encore toutes les informations (…) mais nous sommes très préoccupés par le fait que des citoyens allemands pourraient et font probablement partie des victimes (décédées) et des blessés », a-t-elle déclaré.

« Groupe de voyage »

« Les personnes concernées sont membres d’un groupe de voyage organisé », a-t-elle ajouté lors de cette conférence de presse commune avec le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, précisant qu’elle s’entretiendrait dans les prochaines heures avec le chef du gouvernement turc, Ahmet Davutoglu.

« Nous devons observer qu’aujourd’hui cela a frappé Istanbul, que cela a frappé Paris, que cela a frappé la Tunisie et aussi déjà Ankara, a fait valoir la chancelière allemande. Cela signifie que le terrorisme international montre une nouvelle fois aujourd’hui son visage abject et méprisant pour la vie humaine », a-t-elle ajouté en appelant à la coopération pour y faire face.

De nombreuses ambulances et d’importants effectifs de police sont rapidement arrivés sur les lieux de l’attentat, selon les images diffusées par les chaînes d’information turques. La police a préféré bouclé les lieux « par crainte d’une deuxième explosion », a indiqué un agent de police qui faisait évacuer les personnes présentes sur la place.

Réunion de crise

Un responsable gouvernemental turc a rapidement confirmé les récits de nombreux témoins sur place qui évoquaient la piste d’un attentat-suicide.

« Nous soupçonnons une origine terroriste », a-t-il déclaré à l’AFP sous couvert de l’anonymat. Selon deux hauts responsables turcs de la sécurité, il y aurait une forte probabilité que des jihadistes de l’État islamique (EI) soient derrière cette attaque.

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a convoqué une réunion de crise à Ankara à laquelle ont participé les principaux responsables de la sécurité, dont le ministre de l’Intérieur Efkan Ala et le chef des services de renseignement (MIT), Hakan Fidan, a précisé une source gouvernementale sous couvert d’anonymat.

D’après les dernières informations fournies par l’AFP à la mi-journée, l’auteur de l’attentat-suicide aurait été identifié, il s’agirait d’un Syrien né en 1988.

Une information confirmée dans l’après-midi par le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, à l’issue de la réunion d’urgence. Ce dernier a indiqué à la presse que cette personne était tout récemment entrée en Turquie depuis la Syrie, sans toutefois donner son nom.