Turquie : l’enquête se poursuit après l’attentat attribué à l’État islamique par Istanbul
L’enquête se poursuit après un attentat-suicide dans le cœur touristique d’Istanbul attribué au groupe État islamique (EI). Dix Allemands sont morts, a indiqué mercredi le ministère allemand des affaires étrangères sans préciser si le bilan total de dix morts était revu ou non à la hausse.
L’attentat s’est produit mardi en milieu de matinée dans le quartier de Sultanahmet, sur l’ancien hippodrome bordant la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue. Il s’agit des deux monuments les plus visités de la plus grande ville de Turquie.
Trois mois après celle qui avait fait 103 morts lors d’une manifestation prokurde à Ankara, cette nouvelle attaque vise délibérément des étrangers et le tourisme, l’un des secteurs-clé de l’économie turque.
Un Syrien identifié comme l’auteur
« L’auteur de cette attaque terroriste (…) est un étranger membre de Daesh », acronyme arabe de l’EI, a affirmé le Premier ministre Ahmet Davutoglu à la télévision. Le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a précisé que le kamikaze avait été identifié comme un Syrien né en 1988, sans donner son nom.
Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l’été dernier la coalition internationale antijihadiste. Depuis octobre, il a multiplié les arrestations de membres présumés de l’EI, affirmant avoir déjoué plusieurs projets d’attentats.
Mardi, la police avait déjà interpellé 65 personnes, suspectées de faire partie du mouvement jihadiste à Ankara (ouest), Izimir (ouest), Kilis (sud-est), Adana (sud), Mersin (sud) ainsi qu’à Sanliurfa (sud-est), a rapporté l’agence de presse pro-gouvernementale Anatolie. Les autorités n’ont pas précisé si ces arrestations étaient liées à l’attentat survenu à Istanbul.
Un suspect a été arrêté, et placé en détention mardi soir, a indiqué mercredi, devant la presse, le ministre turc de l’Intérieur, Efkan Ala.
Près de deux mois après les attentats de Paris revendiqués par l’EI, le président français François Hollande a dénoncé un acte « odieux » et exprimé sa « solidarité » avec Ankara. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a quant à lui condamné un « crime méprisable ».
Un bilan encore provisoire
Sur place, plusieurs corps démembrés gisaient sur le sol pavé de la grande esplanade, traversée chaque année par des millions de touristes. « Toutes les victimes sont de nationalité étrangère », selon le Premier ministre.
Dix Allemands sont morts, a indiqué mercredi une porte-parole du ministère allemand des affaires étrangères, Sawsan Chebli alors qu’un précédant bilan faisait état de 8 Allemands tués.
À ce stade de l’enquête, aucun élément ne permet dans l’immédiat de dire que les Allemands ont été spécifiquement visés par cette attaque, a indiqué le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière. En déplacement à Istanbul, il s’est entretenu directement avec le ministre turc de l’Intérieur.
Un Péruvien a également été tué, a confirmé Lima. Le bureau du gouverneur d’Istanbul a également fait état de 15 blessés. Deux d’entre eux, dont un Norvégien, se trouvent dans un état grave.
Berlin recommande d’éviter les « attractions touristiques » à Istanbul
Quelques heures après l’explosion, Berlin a recommandé « avec insistance » aux Allemands d’éviter « provisoirement » les lieux publics et les « attractions touristiques » à Istanbul. Paris a pour sa part conseillé à ses ressortissants d’éviter le secteur de l’attentat.
« Le mode opératoire, un kamikaze, et la cible, un groupe de touristes, suggèrent un attentat jihadiste », a commenté un diplomate occidental. « Si c’est le cas, c’est le signe que Daesh a décidé de s’en prendre directement à l’État turc (…) Jusque-là, ses cibles en Turquie étaient les Kurdes ».
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