Retraites : une réforme sous haute tension au Maroc

Alors que le gouvernement est décidé à réformer le régime des pensions civiles, les syndicats jouent leur dernière carte pour le faire reculer. Les détails d’une réforme qui devrait passer dans la douleur

Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement marocain. © Hassan Ouazzani/JA

Abdelilah Benkirane, ancien chef du gouvernement marocain. © Hassan Ouazzani/JA

fahhd iraqi

Publié le 13 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Militants de l’Union marocaine du travail (UMT), de la Confédération démocratique du travail (CDT), de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et de la Fédération démocratique du travail (FDT)… Mardi 12 janvier, ils étaient des centaines de syndicalistes à attendre de pied ferme le chef du gouvernement marocain lors de son passage devant la Chambre des Conseillers.

Abdelilah Benkirane s’est rendu devant la chambre haute du Parlement marocain pour son grand oral mensuel.

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Et les syndicats sont venus protester contre la réforme des retraites et le « gel du dialogue social ». À l’intérieur de hémicycle, les élus parmi les syndicalistes (qui occupent 20 des 120 sièges de la deuxième chambre) sont venus équipés de pancartes dénonçant la « politique du fait accompli du gouvernement ».

À ces contradicteurs, Abdelilah Benkirane a rétorqué : « Le temps où on pouvait terroriser le gouvernement est révolu ». Autrement dit : la réforme des retraites, Benkirane y tient et compte bien la mener, quitte à la faire passer au forceps…

Une réforme paramétrique

Le gouvernement marocain est d’ailleurs passé rapidement à l’acte pour mettre en exécution cette réforme.

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Le conseil du gouvernement a adopté la semaine dernière le projet de loi modifiant et complétant la loi du régime des pensions civiles gérées par la Caisse marocaine des retraites (CMR). Il s’agit d’une réforme censée viabiliser ce régime de retraite qui affichera selon le ministre des Finances, un déficit de 8,6 milliards de dirhams (775 millions d’euros) en 2016. Elle se traduit par un prolongement graduel de l’âge de départ à la retraite pour le ramener à 63 ans, à horizon 2019, contre 60 ans aujourd’hui. Il est aussi question d’augmenter de 4 points, sur les 4 prochaines années, les cotisations de l’État et de ses adhérents pour les porter à 24 % du salaire de base.

La grogne des syndicats

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Ce projet de loi ne concerne que la retraite des 800 000 fonctionnaires adhérents à la Caisse marocaine des retraites. Il ne s’agit donc que du premier volet (mais le plus urgent) de cette réforme « douloureuse mais indispensable », selon l’exécutif marocain.

Mais ce projet de loi soulève déjà une levée de bouclier des syndicats. Au-delà de leur sit-in du 12 janvier, les centrales syndicales ont décidé de geler leur participation dans certaines instances sociales où elles siègent (Caisse de sécurité sociale, Agence nationale pour l’emploi…).

La protestation va même monter d’un cran avec l’appel de deux syndicats, dont la FDT, pour une grève générale le 11 février prochain.

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