Sénégal : tout savoir sur la polémique autour du taux de croissance 2015
Une nouvelle polémique a éclaté au Sénégal, au sujet du taux de croissance du PIB en 2015. L’opposition conteste le taux de 6,4 % annoncé par le gouvernement. Un rapport du FMI, qui l’évalue à 5,1 %, a aggravé la controverse. Décryptage.
Selon le gouvernement sénégalais, le PIB du pays de la Teranga a enregistré une croissance 6,4 % en 2015, contre des prévisions de 5,4 % annoncées auparavant. Ce chiffre dévoilé par le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan et confirmé par le président Macky Sall lors des voeux du Nouvel An diffère des estimations du Fonds monétaire international. Un rapport du FMI publié le 07 dernier évalue le taux de croissance du Sénégal à 5,1 % en 2015.
Du pain bénit pour l’opposition et une partie de la société civile qui avaient, quelques jours auparavant, émis des réserves sur les chiffres annoncés par le gouvernement. Certains allant jusqu’à accuser le ministère des Finances d’avoir « manipulé » les statistiques, de façon à présenter la croissance du pays comme étant plus proche qu’elle ne l’est de l’objectif de 7 % attendu à partir de 2018 dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE).
Données préliminaires
Pour Boileau Loko, le représentant-résident du FMI à Dakar, le décalage entre les chiffres du Fonds et ceux du gouvernement s’explique tout simplement par une différence de période passée en revue.
Le rapport du 07 janvier est basé sur des données disponibles au mois de septembre 20015. La dernière mission du FMI à Dakar, s’étant déroulée du 02 au 15 septembre 2015. « On fait des projections sur la base des données préliminaires qu’on a sur l’année, mais aussi sur l’évolution d’un certain nombre d’indicateurs, explique Boileau Loko au quotidien gouvernemental Le Soleil. Et ceux que nous avions à notre disposition en septembre, nous permettaient de penser que le Sénégal aurait une croissance autour de 5 %, en 2015. Depuis le départ de l’équipe, il y a eu de nouvelles informations dans les secteurs industriel, agricole et les services ».
Pluviométrie
Le secteur agricole a, par exemple, grâce à l’effet combiné d’investissements soutenus et une bonne pluviométrie cette année, enregistré des productions record (plus de 2 millions de tonnes de céréales, un million de tonnes d’arachides et 900 000 tonnes de riz paddy).
Le 09 janvier dernier, lors d’un panel sur le financement de l’économie sénégalaise, Amadou Ba est également revenu sur la polémique, rappelant que «les chiffres ne sont pas produits par les institutions internationales. Ce sont nos services qui les donnent ».
En matière de statistiques, le ministère de l’Économie et des Finances s’appuie sur les services de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) et de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Pour l’année 2016, le Sénégal projette un taux croissance de 7,2 %, tandis que le FMI prévoit 6 %.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- Mines d’or au Mali : la junte place le CEO de l’australien Resolute en détention
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Comment Air France compense son absence des États du Sahel
- Chez Tunisair, la purge des dirigeants se poursuit et les pertes s’accumulent
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT