Commerce extérieur : un léger mieux dans les comptes tunisiens
Malgré un net recul de la croissance en 2015, les comptes extérieurs de la Tunisie se sont améliorés durant l’année dernière.
Deux chiffres viennent coup sur coup d’éclaircir le ciel morose de l’économie tunisienne en ce début d’année 2016 : une réduction du déficit de la balance commerciale de -11,65 % en 2015 selon l’Institut national de la statistique et une prévision de croissance du PIB de +2,5 % en 2016 d’après la Banque mondiale.
La Banque mondiale estime que la Tunisie est sur la voie du rétablissement avec une prévision de croissance +2,5 % en 2016 et de +3,3 % en 2017. En 2015, le pays a connu une croissance moribonde estimée à +0,5 % et est entré en récession technique au second semestre.
La chute du tourisme (47 % des hôtels enregistrés étaient fermés en décembre 2015) due aux attentats terroristes de l’an dernier explique principalement cette faible croissance.
De 2010 (avant la révolution) à 2014, le déficit de la balance commerciale n’a cessé de se creuser chutant de -64 % sur cette période, de -8,3 milliards de dinars à -13,64 milliards de dinars (6 milliards d’euros au 31 décembre 2014).
En 2015, il y a donc eu un redressement, le déficit s’élevant à -1,2 milliard de dinars. Cette amélioration s’explique surtout par la hausse du secteur des produits alimentaires (+1,29 milliard de dinars), grâce notamment à la forte augmentation de l’exportation d’huile d’olive, et la baisse du prix du pétrole. Le déficit énergétique a baissé de -248,2 millions de dinars grâce à la baisse du prix du pétrole.
Reprise
Cependant, ces deux indicateurs sont toutefois à nuancer : la baisse du déficit de la balance commerciale est due à la chute des importations (-5,7 %), alors que les exportations continuent de fléchir (-2,8 %) notamment dans le secteur des biens de consommation.
« La poursuite de la baisse du déficit en 2016 dépendra de la reprise de l’activité dans le phosphate et dans le secteur touristique ainsi que des exportations industrielles vers l’Europe car la baisse des importations reste limitée », estime Nizar Jouini, expert senior à l’institut économique tunisien Nabes.
La croissance de +2,5 % annoncée par la Banque mondiale « s’inscrit dans le scénario le plus optimiste », selon l’expert. Pour Nizar Jouini, la croissance dépendra de l’application de réformes sur l’investissement, la gouvernance et la sécurité. Autant de secteurs pour lesquels il ne prévoit pas une amélioration conséquente en 2016 : « Le scénario du taux de croissance le plus réaliste s’établit à +1,5 % », conclut-il.
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