L’ex chef rebelle angolais Jonas Savimbi dans « Call of Duty », la justice française saisie
Sa représentation dans le jeu vidéo à succès déplaît fortement à sa famille, installée en région parisienne, qui a saisi jeudi la justice française.
Outrés de découvrir le visage de leur père, plus de dix ans après sa mort, en allié du héros dans « Call of Duty », les trois enfants de l’ex- chef rebelle angolais, Jonas Savimbi, ont décide de poursuivre en justice la filiale française de l’éditeur du jeu vidéo à succès, Activision Blizzard, pour « diffamation » et « atteinte à l’honneur ».
Image « outrancière », pour la famille
L’ancien seigneur de guerre, aussi charismatique que controversé, apparaît comme un « gros bêtasson qui veut tuer tout le monde » commente leur avocate, Me Carole Enfert. Une image « outrancière » qui ne correspond pas à sa personnalité de « leader politique » et de « stratège », ajoute-t-elle.
Presque toujours vêtu de son uniforme militaire, revolver à la manche, Jonas Savimbi avait pris la tête de la rébellion de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) lors de la guerre civile qui ravageait le pays depuis 1975. Sa mort en 2002 avait finalement mis un terme au conflit.
« Un personnage de l’histoire angolaise », pour la défense
Jonas Savimbi a été représenté « pour ce qu’il était » commente Me Etienne Kowalski, l’avocat de la défense, à savoir »un personnage de l’histoire angolaise, un chef de guérilla qui combat le MPLA ». Le jeu le montre d’ailleurs sous un jour « plutôt favorable », en « gentil qui vient en aide au héros » a-t-il renchérit.
Les trois enfants Savimbi qui jugent l’image caricaturale, le représentant comme un « barbare » réclament 1 million d’euros de dommages et intérêts et le retrait de la version du jeu incriminée. Les juges civils examineront l’affaire le 3 février.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Culture
- Esclavage : en Guadeloupe, un nouveau souffle pour le Mémorial ACTe ?
- Fally Ipupa : « Dans l’est de la RDC, on peut parler de massacres, de génocide »
- RDC : Fally Ipupa ou Ferre Gola, qui est le vrai roi de la rumba ?
- Janis Otsiemi et la cour de « Sa Majesté Oligui Nguema »
- Francophonie : où parle-t-on le plus français en Afrique ?