Maroc-Suède : vers la fin de la crise diplomatique
Stockholm a renoncé à son projet de reconnaissance du Sahara occidental et le Maroc s’est dit satisfait de cette annonce. Après quatre mois de tension sur ce sujet, les deux pays reviennent à de meilleurs sentiments.
« Le gouvernement suédois n’a pas l’intention de reconnaître le Sahara occidental et concorde avec les évaluations des gouvernements précédents en la matière », a annoncé, le 15 janvier, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, confirmant une information diffusée la veille sur la télévision suédoise STV.
Rabat a aussitôt réagi en se déclarant satisfait de cette annonce qui « est en conformité avec le droit international et en harmonie avec le processus politique mené dans le cadre des Nations unies en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable à ce différend qui n’a que trop duré ».
Défaillances marocaines
Le dossier du Sahara a été au centre d’une crise diplomatique entre le Maroc et la Suède depuis septembre lorsque le Parti social-démocrate des travailleurs (PSD), au pouvoir en Suède, a annoncé son intention d’introduire une proposition de loi visant à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auto-proclamée par le Front Polisario. Rabat a aussitôt réagi en bloquant l’ouverture du magasin d’ameublement Ikea à Casablanca qui devait avoir lieu le 28 septembre. Les officiels marocains ont par la suite dénoncé l’hostilité de la Suède envers la marocanité du Sahara et les blocages que ce pays oppose, en tant que membre de l’Union européenne, aux investissements étrangers dans cette région.
En réalité, cette crise a permis à Rabat de réaliser sa défaillance diplomatique en Suède, et plus globalement en Europe du Nord, où beaucoup de pays ne font pas mystère de leur sympathie pour le Polisario. Depuis l’éclatement de la crise, des membres de partis politiques marocains ont été dépêchés à Stockholm pour remédier à ces failles et établir le dialogue avec le parti socio-démocrate au pouvoir. « Dans ces pays soucieux de leur opinion publique et très ouverts à la société civile, nous ne pouvons pas nous contenter d’un canal diplomatique officiel. La diplomatie parallèle doit aussi jouer », confie une source marocaine.
La diplomatie parallèle à la rescousse
Une annonce qui intervient quelques jours avant la visite à Stockholm du président de la Chambre des représentants marocain, Rachid Talbi Alami, prévue du 22 au 23 janvier, et durant laquelle il devra rencontrer son homologue suédois ainsi que les ministres de la Justice, de l’Intérieur et du Commerce. « Une rencontre avec le roi de Suède Carl XVI Gustaf est également prévue », selon nos informations. Cette visite a été longuement négociée entre le Maroc et la Suède dans le but de l’accompagner par « une annonce forte » sur la question du Sahara.
En décembre, la Suède a montré des signes de souplesse envers le Maroc dans sa crise ouverte avec l’UE au sujet de l’accord agricole et de pêche rejeté par la Cour européenne de Justice, en soutenant l’UE dans sa décision d’interjeter appel contre ce verdict.
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