Politique sportive : avec le CHAN 2016, le Rwanda monte en puissance
En 2011, le Rwanda avait déjà accueilli la CAN des moins de 17 ans. La venue du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) du 16 janvier au 7 février à Kigali, Butare et Gisenyi, les trois sites retenus pour recevoir les seize équipes de football qualifiées, souligne l’importance croissante accordée par le Rwanda au sport en général… et au football en particulier.
![Le défenseur rwandais Mike Yosam (centre) face au Zimbabwe lors de la CAN 2006 en Égypte. © AP / AP / SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/01/15/rwanda_foot.jpg)
Le défenseur rwandais Mike Yosam (centre) face au Zimbabwe lors de la CAN 2006 en Égypte. © AP / AP / SIPA
« Il y a une volonté étatique de participer au développement du sport. Et l’organisation de ce CHAN fait partie du processus », confirme le Français Richard Tardy, aujourd’hui ancien directeur technique national et ex-sélectionneur des footballeurs de moins de 17 ans et 20 ans. « Le pays organise déjà depuis 1988 le tour cycliste du Rwanda [interrompu de 1991 à 2000, il fait partie de l’UCI Africa Tour, NDLR], le basket progresse (la sélection a participé à la CAN 2013) ainsi que le hand et le volley, même s’il y a un manque de structures pour les sports de salle. Mais le football reste le sport le plus populaire du pays », poursuit-il.
Un supporter nommé Kagamé
Le président Paul Kagamé, qui est également un grand supporter du club anglais d’Arsenal, sponsorise par ailleurs la Coupe de la Cecafa, devenue en 2002 la Coupe Kagamé inter-clubs, organisée cinq fois au Rwanda depuis cette date. « Il y a une forte attente envers la sélection pour ce CHAN, car le football rwandais a du mal à faire parler de lui. Les joueurs s’exportent peu, car les recruteurs européens ne s’intéressent guère à l’Afrique de l’Est », poursuit Richard Tardy.
Droits de retransmission en hausse
Les Amavubis n’ont disputé la CAN qu’une seule fois (en 2004 en Tunisie), et aucune formation n’a jamais atteint les phases de poules de la Ligue des Champions ou de la Coupe de la Confédération. « Le championnat, ultra dominé par l’Armée patriotique rwandaise (APR), est d’un niveau moyen. Au Rwanda, les meilleurs salaires de footballeurs atteignent 2 000 dollars par mois », explique Tardy.
L’acquisition en août dernier par Azam TV, l’opérateur tanzanien de télévision payante, des droits de retransmission sur cinq ans du championnat rwandais, rebaptisé Azam Rwanda Premier League, pour 2,35 millions de dollars va cependant donner un peu plus de marge de manœuvre aux clubs locaux.
Le Barça injecte 10 millions d’euros
Quant à la formation des jeunes, pas assez organisée ces derniers mois à cause d’un certain désintérêt des clubs et de l’absence de vraies compétitions, elle devrait être stimulée par les investissements du FC Barcelone. L’institution catalane a débloqué à la fin de 2015 10 millions d’euros pour l’ouverture de la RG Football Academy. Par ailleurs, un investisseur privé rwandais s’intéresse de très près au modèle Diambars, installé depuis 1997 à Saly (Sénégal) et qui a formé plusieurs internationaux sénégalais.
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