Bénin – Djimon Hounsou : « J’ai voulu comprendre la force du vaudou »

À Cotonou au Bénin, Djimon Hounsou a donné cette semaine le clap final du tournage de son tout premier documentaire In Search of Voodoo : Roots to Heaven (À la recherche du vaudou : les racines du paradis). Pendant pratiquement deux mois, l’acteur américain d’origine béninoise est allé sur les traces des esprits pour comprendre la quintessence du vaudou. Rencontre.

Djimon Hounsou au festival de Cannes en 2014. © Joel Ryan/AP/SIPA

Djimon Hounsou au festival de Cannes en 2014. © Joel Ryan/AP/SIPA

Publié le 15 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Il s’agit de votre premier tournage « derrière la caméra ». Comment est né ce projet de documentaire ?

Djimon Hounsou : Il y a 28 ans quand je suis arrivé aux États-Unis, certaines personnes ne savaient même pas ce qu’était le Bénin. On me demandait souvent si c’est un pays qui existe réellement. Les rares personnes qui connaissaient en avaient entendu parler à travers le vaudou.

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Tout ceci a contribué à éveiller ma conscience. J’ai voulu comprendre la force du vaudou, une religion que certains qualifient de diabolique, et comment après autant de siècles, celle-ci se retrouve à Haïti, Cuba, au Brésil et ailleurs.

Pourquoi avoir attendu autant de temps pour vous lancer dans la réalisation de ce documentaire?

Dans toute chose, il faut trouver le moment opportun pour se lancer. Je pense qu’à l’époque je n’étais pas mûr et je n’avais pas les ressources nécessaires pour mobiliser autour d’un projet de cette envergure. Et même cette fois-ci, il a fallu que je demande le soutien de l’État béninois.

Vous avez dit avoir fait ce film notamment à cause d’une certaine image péjorative du vaudou en dehors du continent.

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Au Bénin, ou ailleurs sur le continent, il est rare que l’on parle de notre histoire, ce qui crée une certaine frustration. Par exemple, nous allons tous à l’école, nous apprenons l’alphabet, mais cet alphabet est un héritage de la colonisation. Notre manière de vivre se rapproche davantage de celle du colon… quelque part, il nous manque nos racines. Tu ne peux pas être un arbre, donner des fruits, et ne pas avoir de racines. C’est de là que provient ma frustration et je me sens d’autant plus frustré en réalisant ce documentaire parce que j’ai rencontré des personnes d’une sagesse inouïe, qui ont une connaissance illimitée de notre histoire et de ce que nous sommes réellement.

Comment pallier cette frustration ? 

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Je pense que pour l’instant le plus grand instrument universel de communication c’est le cinéma. C’est l’instrument que l’on peut utiliser pour raconter nos histoires. Il est impossible de se valoriser dans la vie sans avoir de racines. Quel continent sommes nous si nous ne sommes pas en mesure de raconter notre propre histoire, de nous valoriser…

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