Ports africains : quand l’Europe drague le continent

Réaménagement, approfondissement, assainissement… Quatre opérateurs, belges et néerlandais, se partagent le marché de l’entretien des ports en Afrique. Revue de détail.

Le partage du marché de l’entretien des ports africains vu par Glez. © Glez

Le partage du marché de l’entretien des ports africains vu par Glez. © Glez

Publié le 17 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

Du fait de l’importance des marchandises transportées par voie maritime et des travaux qu’il faut consentir pour réduire les coûts logistiques, l’Afrique constitue un marché significatif pour les ténors du dragage. Pour permettre aux navires à grand tirant d’eau d’accéder aux ports, il faut en effet approfondir les chenaux. On fait alors appel aux majors de l’excavation : Boskalis, Van Oord, Jan De Nul et Deme, quatre opérateurs néerlandais et belges qui se partagent le marché de l’entretien des ports africains. Présentations.

Royal Boskalis Westminster

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Le groupe néerlandais exécute de nombreux travaux de dragage en Tunisie, en Égypte, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Cameroun, en Afrique du Sud… et plus régulièrement au Bénin et au Gabon. Son chiffre d’affaires sur le continent est en nette progression, avec 164 millions d’euros au premier semestre 2011, contre 90 millions un an plus tôt. Au Soudan, il a réaménagé le chenal d’accès au port de Suakin ; et au Ghana, on lui doit une opération, financée par le gouvernement néerlandais, qui permet à présent aux navires de 30 000 tonnes d’accoster au port de Tema. En 2010, Boskalis a remporté trois contrats majeurs, pour un montant total de 100 millions d’euros. L’un au Nigeria, où il travaille avec l’italien Saipem sur l’entretien d’une installation pétrolière ; l’autre au Maroc, pour l’extension, courant 2012, du port de Tanger ; et le troisième au Congo, pour le compte de l’Autorité portuaire de Pointe-Noire.

Van Oord Dredging and Marine Contractors

L’activité de cet autre acteur néerlandais, présent depuis plus de quarante ans sur le continent, est également importante. « D’est en ouest et du nord au sud, que ce soit au Kenya, en Tunisie, en Égypte ou au Nigeria, nous intervenons de plus en plus », confirme la société, qui dispose à Lagos d’une succursale destinée aux services maritimes pour l’industrie pétrolière et gazière.

En août, Van Oord a achevé les travaux de dragage du port de Beira, au Mozambique. Les navires de 60 000 t peuvent à présent y accéder. Les travaux ont coûté 43 millions d’euros, financés par le gouvernement mozambicain (23 millions), la Banque européenne d’investissement (10 millions) et le gouvernement néerlandais (10 millions).

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Dredging International

Cette filiale du belge Deme est en revanche positionnée sur de gros travaux portuaires. Elle s’est notamment vu confier un contrat de 193 millions d’euros pour l’exécution de dragages et l’approfondissement de l’accès au port de Durban, en Afrique du Sud. « Le contrat obtenu en Angola confirme la position forte et la continuité du groupe Deme sur le continent africain », atteste la société, qui a obtenu, en 2010, une mission à Soyo, facturée 155 millions d’euros, pour le compte de la société Angola LNG.

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Jan de Nul

Le groupe belge est chargé de l’entretien du port de Douala ; la concession sur cinq ans est dotée d’un budget annuel de 12 millions d’euros. En Angola (Soyo) et en Sierra Leone (Freetown), les compagnies pétrolières et minières lui ont confié des travaux d’entretien. Il est aussi à Arzew, en Algérie, sur l’extension offshore du port, ainsi qu’aux Seychelles. Par le passé, Jan De Nul a réalisé les travaux d’assainissement des côtes de Sfax, en Tunisie, et était, dans les années 1980, au Mozambique. « Nous effectuons quelques travaux d’entretien et d’approfondissement, mais généralement ce ne sont pas de gros contrats, hormis celui de 50 millions d’euros pour le nouveau port de Coega, en Afrique du Sud, en 2005 », constate Filip Morobé, responsable Afrique de la société. Jan De Nul a réalisé 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en Afrique en 2010, soit moins de 5 % de son chiffre d’affaires global.

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