Groupama surfe sur la vague africaine
Le groupe français Groupama entend bien profiter de la croissance du marché maritime sur le continent. Pour cela, il multiplie les partenariats avec les compagnies locales.
Drôle de métier que celui de l’assurance maritime. Presque un marché de niche, avec, au niveau mondial, moins de 5 % des primes totales d’assurance. Et un marché extrêmement délicat. Bien souvent, d’ailleurs, plusieurs compagnies se partagent le risque. Et pour cause : les trois plus gros navires actuellement en activité valent (hors chargement) quelque 1,2 milliard d’euros chacun. Plus généralement, pour exemple, un porte-conteneurs et ses 18 000 boîtes peuvent dépasser le milliard d’euros.
Fondé au Havre (France) en 1890 par Antonio Chegaray, Groupama Transport, filiale à 100 % de Groupama depuis 1998 (sixième assureur français, 17,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010), est un acteur historique de l’assurance maritime en Afrique. Présent sur sept marchés – armateurs, pêche, fluvial, plaisance, portuaire (toutes les activités dans l’enceinte du port), marchandises transportées, transporteurs-logisticiens -, il est au deuxième rang français sur le marché du transport, derrière AXA, avec 318 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010, dont 236 millions dans la seule activité maritime (+ 3,6 % sur un an). Outre ses neuf bureaux français, il est aujourd’hui représenté à Londres, Hong Kong, Singapour, Madrid, Milan et Gênes.
Accompagnement
Le volume des primes de Groupama Transport en Afrique se monte à environ 5 millions d’euros. « Depuis plus de trente ans, nous accompagnons nos clients sur le continent, en tant que réassureur des compagnies locales, explique Guillaume de Boynes, responsable Amérique latine et Afrique. Groupama apporte sa solidité financière, qui rassure ses clients, et se porte garant du respect du droit local. » Parmi ses partenaires africains, Sunu Assurances, Colina, NSIA ou encore le réseau Globus… Groupama travaille en outre avec des courtiers tels que Gras Savoye.
Travailler en Afrique n’est pas de tout repos, selon Guillaume de Boynes. Et de citer le cas d’une autorité portuaire d’Afrique centrale qui propose d’assurer certains navires… gisant au fond des eaux du port. Néanmoins, et même si l’implantation physique de l’enseigne sur le continent n’est pas à l’ordre du jour, la compagnie hexagonale accentue sa présence, depuis cinq ans, en multipliant les partenariats avec les compagnies locales : « Nous les soutenons et les aidons par la même occasion, nous les faisons profiter de notre expertise, assure Guillaume de Boynes. On ne peut pas qualifier l’assurance maritime en Afrique d’embryonnaire, puisque le fronting [un contrat au nom d’un assureur local, mais réassuré pas une compagnie internationale, NDLR] existe depuis longtemps. Cependant, certains groupes souhaitent s’investir plus aujourd’hui, en gardant une partie plus importante du risque. »
Le volume de ses primes en Afrique se monte à environ 5 millions d’euros.
Pour Groupama, l’aventure en vaut la peine. Le marché africain dispose d’un fort potentiel de croissance. « Par exemple, l’assurance maritime en Afrique francophone représente plus de 20 % du total des primes d’assurance… Ce qui est bien au-dessus de la moyenne mondiale », explique François Sivignon, directeur du développement commercial en Afrique. Qui conclut : « Tous les indicateurs sont au vert. Le trafic maritime augmente, le transport intérieur progresse… Tout cela est positif pour notre activité. » Un métier risqué dans un continent compliqué, mais des ambitions en phase avec une croissance prometteuse.
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