Guinée-Bissau : 14 députés du PAIGC exclus, le Premier ministre sur un siège éjectable

Quatorze députés du parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), ont été exclus de leur formation politique jeudi 14 janvier.

Le Premier ministre de Guinée-Bissau, Carlos Correia, à Bissau le 17 septembre 2015. © Alfa Ba/AFP

Le Premier ministre de Guinée-Bissau, Carlos Correia, à Bissau le 17 septembre 2015. © Alfa Ba/AFP

Publié le 15 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Le 23 décembre dernier, ces 14 députés avaient voté contre la déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre Carlos Correia, également vice-président du PAIGC. Conséquence, la motion de confiance sollicitée par le Premier ministre avait donc été rejetée (56 députés contre, 45 pour).

« Ils ont refusé d’obéir aux règles fixées par le PAIGC, le parti a donc décidé de les exclure », explique une source interne au parti, qui avance également que le PAIGC envisage de convoquer les suppléants de ces députés lors du prochain vote de l’Assemblée, prévu lundi 18 janvier.

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Empêcher les députés de voter, une décision « inacceptable » 

En mauvaise posture, Carlos Correia devrait en effet présenter une nouvelle feuille de route à l’Assemblée lundi prochain. Reste que face à la fronde des députés de son parti, l’issue du vote reste incertaine. « Nous serons à l’Assemblée », prévient Adja Satu Camara, vice-présidente du parti exclue du PAIGC. « La direction du PAIGC refuse la démocratie », déplore-t-elle.

Même son de cloche du côté de l’opposition. « S’ils empêchaient les 14 députés exclus d’aller voter, ce serait inacceptable », tonne Florentino Mendes Pereira, secrétaire général du Parti de la rénovation sociale (PRS), deuxième formation politique du pays. « Ce sont des députés de la nation, pas du PAIGC. Un député ne peut pas perdre son mandat pour cette raison, c’est contre la Constitution », poursuit Florentino Mendes, qui siège également à l’Assemblée.

Vers une nouvelle crise ? 

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L’issue du vote est donc très attendue. Car si les députés devaient une nouvelle fois refuser la confiance au Premier ministre, ce dernier devrait démissionner. « Le président José Mario Vaz devrait alors nommer un nouveau Premier ministre, mais selon les clarifications données cet été par la cour suprême, il devra consulter le parti majoritaire, le PAIGC », souligne Vincent Foucher, analyste à l’International Crisis Group.

Problème, les statuts du PAIGC sont très clairs : le poste de Premier ministre revient au chef du parti. Soit Domingos Simões Pereira, l’ancien Premier ministre destitué cet été par José Mario Vaz. Un scénario qui provoquerait donc un nouveau blocage à la tête de l’État.

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