Le secteur public est le maillon faible de la Bourse de Tunis, selon AlphaMena
Depuis la révolution de 2011, la capitalisation boursière des entreprises étatiques s’est effondrée, leurs marges se sont réduites, tout comme la création de valeur pour les actionnaires, affirme une note du cabinet d’analyse basé à Tunis.
Dans un nouvelle étude, le cabinet indépendant d’analyse financière AlphaMena estime que les 15 entreprises publiques cotées – en particulier les banques publiques – plombent la place de Tunis depuis cinq ans.
Leur capitalisation boursière cumulée a ainsi chuté de -52% entre fin 2010 et fin 2014, ce qui représente près de 1,13 milliard de dinars tunisiens évaporés (environ 500 millions d’euros). Ce montant correspondait à 6,3 % du budget de l’état en 2014, rappelle Aymen Soufi, l’analyste financier auteur de la note. Au total, ces entreprises devraient perdre 34 millions de dinars en 2015, contre un bénéfice de 174 millions en 2010, prévoit AlphaMena.
Les marges et les rendements se réduisent
Alors que les sociétés étatiques généraient plus de marges que les entreprises privées en 2009, cette tendance s’est inversée.
En 2014, le secteur public coté a enregistré une marge d’Ebidta de 19 %, contre 24 % pour le secteur privé. Cela s’explique notamment par la croissance des salaires dans la fonction publique, avec un salaire moyen annuel de 48 000 dinars en 2014 pour les entreprises publiques cotées, contre 41 000 dinars pour le secteur privé coté.
Du côté des versements de dividendes, la différence entre les secteurs publics et privés est également importante. En 2014, les dividendes moyens distribués par les entreprises publiques cotés ont atteint 1 million de dinars (contre près de 6 millions en 2009), soit un rendement moyen de 1,6 %, contre 14 millions de dinars en moyenne pour les acteurs privés (un rendement de 4,58 %), contre environ 8 millions en 2009.
Surperformance
Avec les mauvais résultats des sociétés publiques, le Tunindex – indice phare de la Bourse de Tunis – n’est soutenu que par les entreprises privées, qui affichent une légère surperformance depuis 2011.
Parmi les valeurs les plus solides figurent la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT) et les banques privées (Amen Bank, Attijari Bank et BIAT).
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