Terrorisme à Ouagadougou : les rescapés témoignent de l’horreur

Qu’ils soient proches des victimes ou rescapés des attaques de l’hôtel Splendid de Ouagadougou, vendredi soir, tous racontent le même cauchemar.

Le Splendid Hôtel à Ouagadougou, au Burkina Faso. © Wikimedia Commons / Zenman

Le Splendid Hôtel à Ouagadougou, au Burkina Faso. © Wikimedia Commons / Zenman

Publié le 17 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Le ciel semble être tombé sur la tête d’Olivier, un expatrié résident au Burkina depuis quatre ans. Devant le balai incessant des pompes funèbres qui enlèvent les corps des victimes au café-restaurant Cappuccino, sous la surveillance des gendarmes armés, le jeune Français accompagné d’un ami burkinabé cherche désespérément des nouvelles de son collègue qui était au Cappuccino au moment des attaques, vendredi 15 janvier en début de soirée.

« Je n’ai pas de ses nouvelles depuis hier. Ses numéro ne sonnent pas. J’ai fait le tour des hôpitaux Yalgado et Blaise Compaoré mais il n’y est pas », lâche-t-il plein d’inquiétude, en nous demandant si l’on s’en est sorti indemne. Puis, finalement il se décide à aller voir du côté des cliniques privées. Comme lui, les proches de victimes des attaques perpétrées par un commando jihadiste au Cappuccino et à l’hôtel Splendid sont dans la détresse. Et ceux qui ont survécu à cette barbarie le sont davantage encore.

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150 rescapés au Stade du 4-Août

Réunis et pris en charge au Stade du 4-Août, au quartier Gounghin, les quelques 150 rescapés racontent les mêmes scènes d’horreur. Rose Dabiré, 26 ans , employée du Cappuccino, est traumatisée par la violence inouïe qui s’est déchaînée sur son lieu de travail. Assise sur une planche aux abords du Stade du 4-Août, les mains sur la tête, elle a le regard vide. Elle raconte avoir vu des corps baigner dans leur sang. « Ce sont les militaires français qui nous ont libérés ce matin », raconte Rose Dabiré.

Trois hommes armés

Sali Coulibaly, une commerçante de 52 ans officiait dans sa boutique sise à un pas du maquis « Taxi Brousse » quand les assaillants ont pris d’assaut ce bar très animé. Celui qui est devant moi tenait un long fusil. J’ai frôlé la mort », explique-t-elle, ajoutant les avoir vus tirer sur la foule. L’un d’eux, précise-t-elle, était clair, grand et enturbanné alors que les deux autres avaient la peau noire.

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Une description qui concorde avec celle de Ludovic. Cet architecte d’intérieur qui exécute les travaux de réfection de l’hôtel Yibi, mitoyen au café Cappuccino, parle également de trois individus armés. Selon lui, le chef avait des traits maghrebins, mesurait un peu plus d’1,80 m et portait une chemise bleu-rouge avec un jean. « Nous étions en première ligne et j’ai vu trois terroristes armés foncer sur le café », dit-il, expliquant avoir eu son salut en s’échappant par son chantier.

Tirs en rafale

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Enfin, Jean Luc Soulama, rescapé du Splendid Hôtel où il y etait pour une réunion associative au 4e étage, dit que les crépitements des armes à feu ont été entendus entre 19 h 40 et 19 h 45, heures locales. « Le ministre Clément Sawadogo était avec nous. Quand les terroristes sont montés, ils ont tiré en rafale. Il y a eu cinq blessés parmi nous », assure-t-il. Son boubou en bazin est encore maculé du sang d’un de ses voisins blessés.

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