Guinée : ce que veulent les frondeurs du RPG Arc-en-ciel
Une crise interne secoue l’alliance au pouvoir depuis plusieurs semaines en Guinée. Les frondeurs du RPG Arc-en-ciel ont fait remettre au président Alpha Condé un mémorandum contenant leurs doléances, que Jeune Afrique a pu consulter en exclusivité.
Fermé le 9 janvier à cause d’un mouvement de jeunes opposés au nouveau gouvernement de Mamady Youla, le siège du parti au pouvoir a rouvert ses portes samedi 16 janvier. Si le discours qu’Alpha Condé y a tenu prouve que le message est passé, les mécontents restent sur leur faim quant à la satisfaction de leurs revendications consignées dans un mémorandum remis au chef de l’État guinéen par les sages du Manding, que Jeune Afrique a pu consulter.
Aux yeux des frondeurs du RPG Arc-en-ciel, la compétence ne suffit pas pour être ministrable, il faut être « légitime », dit un militant sous couvert de l’anonymat. « Le président de la République a formé le gouvernement en marginalisant les cadres du parti », déplore-t-il. « Sur les 33 membres, il n’y a que quatre ministres qui sont du RPG originel. Or un parti politique, c’est fait pour la conquête mais aussi pour l’exercice du pouvoir ».
Alpha Condé est donc accusé de composer avec les précédents régimes qu’il a combattus et surtout qui l’ont combattu. « À part l’ANC en Afrique du Sud et l’UPC au Cameroun, aucun parti politique n’a été aussi martyrisé en Afrique que le RPG. Le président s’est enfermé au Palais avec ceux qui nous massacraient hier, nous humiliaient, nous affamaient, pour former son gouvernement », poursuit le militant.
Promotion des jeunes et des femmes
Le premier quinquennat aurait dû suffire à récompenser les alliés politiques, estiment les frondeurs. Pour ce second et dernier, les frondeurs revendiquent les deux tiers des portefeuilles ministériels et de ceux dans l’administration, ainsi que la promotion des jeunes, femmes et opérateurs économiques du parti. Le mémorandum remis au président Condé demande aussi de « lutter contre l’impunité et le népotisme en évitant la nomination successive des membres de la même famille… Le parti est laissé pour compte depuis votre élection. Nous demandons le renouvellement de ses instances avant les élections communales et communautaires ».
Les jeunes frondeurs, rejoints par les secrétaires généraux des différentes sections du parti donnent deux semaines à Alpha Condé pour satisfaire à leurs revendications. Celui-ci a promis de recevoir les grognards à son retour d’Addis-Abeba et de Davos.
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