Burkina : La Fabrique, l’incubateur ouagalais des entrepreneurs sociaux

Ouvert fin 2014 à Ouagadougou, l’incubateur d’entrepreneurs sociaux compte dans ses rangs cinq start-up d’intérêt général et entend se développer encore. Rencontre avec sa fondatrice la Française Lisa Barutel.

Les locaux de la Fabrique à Ouagadougou. © La Fabrique.

Les locaux de la Fabrique à Ouagadougou. © La Fabrique.

Publié le 19 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

À 28 ans, Lisa Barutel s’investit dans l’entrepreneuriat social en Afrique de l’Ouest. Cette activité, dédiée au service de l’intérêt général grâce au développement d’initiatives économiques sociales ou environnementales, gagne de plus en plus d’adeptes dans la région.

Sûre de cet engouement, Lisa Barutel a fondé fin 2014 La Fabrique. “C’est un nouvel incubateur d’entreprises sociales qui aide les jeunes pousses à mûrir et à transformer leurs idées en entreprises innovantes”, confie-t-elle à Jeune Afrique depuis les locaux de l’incubateur situé dans le quartier Dassasgho à Ouagadougou, dans un local encore modeste.

la suite après cette publicité

Diplômée d’un MBA de l’ESSEC, la prestigieuse école de commerce française, en 2010, elle y a travaillé au département entrepreneuriat social, chapeauté le GSVC (Global Social Venture Competition, une compétition internationale d’entrepreneuriat social), avant de faire ses armes à l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE) de Ouagadougou.

Lisa Barutel dans le bureau de la Fabrique à Ouagadougou. © La Fabrique

Lisa Barutel dans le bureau de la Fabrique à Ouagadougou. © La Fabrique

Besoin d’accompagnement

La Fabrique est dans la continuité de ce parcours. Lisa Barutel y met son savoir-faire et un réseau d’une trentaine de partenaires au profit du succès des jeunes entrepreneurs.

« Il y a un réel besoin d’accompagnement des entreprises naissantes en Afrique de l’ouest », indique-t-elle. Financée sur fonds propres, par les loyers mensuels versés par les “workers” (entre 20 000 et 40 000 F CFA par mois) ou par une commission sur les fonds que les entrepreneurs parviennent à lever, La Fabrique rassemble autour de chaque entrepreneur un maximum d’acteurs (consultants, ONG, associations ou sociétés… ), de la conception d’un modèle économique à sa mise en œuvre opérationnelle.

la suite après cette publicité

« Nous avons mis Faso Soap (entreprise de fabrication d’un savon antibactérien et anti-moustique pour lutter contre le paludisme) en relation avec l’Occitane (groupe international de produits cosmétiques inspirés des techniques de la phytothérapie) », raconte Lisa Barutel, dont la mission est de démultiplier les opportunités de financement et de développement des entreprises accueillies. “Lisa nous a ouvert son carnet d’adresses, cela a permis de trouver des partenaires intéressés par l’entreprise. Elle nous offre également un accompagnement du point de vue du positionnement stratégique comme l’élaboration du projet ou du business plan, le montage des dossiers pour la levée des financements », raconte Gérard Niyondiko, l’un des promoteurs de Faso Soap.

Efficacité sociale

la suite après cette publicité

Pour l’instant, La Fabrique concentre ses efforts sur cinq projets, dont les plus emblématiques sont Faso Soap, FasoPro (produits à base de chenilles de karité, plats préparés, chenilles conditionnées, gâteaux, poudre…) et Biophytocolline (commercialisation de pesticides bio et d’engrais biologiques à base des graines du margousier – également dénommé neem).

Mais Lisa Barutel ne se fait guère d’illusions. « Notre réussite se fera à l’aune de l’efficacité sociale et environnementale des entreprises qui passeront par la Fabrique, et pas sur le nombre d’entreprises accompagnées ». Ce qui ne l’empêche pas, pourtant, d’envisager dès avril prochain de lancer un appel à candidatures pour intégrer de nouveaux projets à La Fabrique.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Une boutique à Niakhar, au Sénégal, en avril 2015. © Jane Hahn/AP/SIPA

L’afro-optimisme 2.0 triomphant

Le Bangladais, Prix Nobel de la paix 2006. © AFP/Archives

Muhammad Yunus : « Vive le social business ! »

Contenus partenaires