Sénégal : les opérateurs nationaux exclus du nouvel appel d’offres pour la 4G ?
Ni Sonatel, ni Tigo, ni Expresso n’ont proposé d’offre pour la licence 4G au Sénégal. Dénonçant une « entente illicite », le régulateur télécoms se dit prêt à lancer un nouvel appel d’offres réservé exclusivement aux opérateurs internationaux.
Aucun des trois opérateurs télécoms actifs au Sénégal (Sonatel, Tigo et Expresso) n’a soumissionné à l’appel public à candidature pour l’attribution de licences et de fréquences pour l’utilisation des technologies mobiles 4G, lancé en novembre 2015. Alors que cet appel d’offres leur était exclusivement réservé.
Une situation que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) du Sénégal assimile à une « entente illicite », en violation du Code des marchés publics et du règlement de la consultation. En conférence de presse le lundi 18 janvier 2016, le directeur général de l’ARTP, Abdou Karim Sall, a déclaré qu’il s’agissait « d’un manquement grave ».
Évaluations
Le prix de la licence 4G a été fixé à 30 milliards de F CFA (45,7 millions d’euros). L’ARTP assure l’avoir fixé en se fondant sur une comparaison avec 20 pays.
Réagissant par voie de communiqué, Sonatel déclare ne pas avoir fait d’offre « compte tenu des conditions qui ne permettent pas de créer de la valeur ajoutée pour l’entreprise (…) au vu du benchmark effectué ». La filiale du groupe français Orange note qu’ »à titre d’exemple, au Maroc, 2 des 3 opérateurs ont payé l’équivalent de 30 milliards de F CFA alors que ce pays est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal et 3,5 fois plus riche ».
« Sous ce rapport, estime Sonatel, le prix total des licences 4G au Sénégal serait évalué autour de 14,5 milliards F CFA ».
Sanctions appropriées
Si l’ARTP reconnaît que les opérateurs lui ont adressé une lettre commune dans laquelle ils se préoccupaient du prix de réserve de la licence, le régulateur rappelle pourtant que les trois groupes avaient retiré leur dossier de candidature et entamé même la préparation de leurs réponses.
L’ARTP, qui se réserve le droit d’appliquer « les sanctions appropriées » à l’égard des opérateurs télécoms nationaux, se dit prêt à lancer un nouvel appel à candidatures pour la 4G ouvert exclusivement, cette fois, aux opérateurs internationaux de télécommunications.
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