Togo : une dizaine de blessés après des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre à Lomé
Le campus universitaire de Lomé a été jeudi le théâtre d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Une manifestation d’étudiants interdite par les autorités a dégénéré faisant plusieurs blessés.
Que s’est-il passé ?
« Il faut secouer un peu le campus pour nous faire entendre. Les Assemblées générales ne servent à rien », criait un étudiant manifestement déchaîné lors du rassemblement du 21 janvier.
C’est ainsi que toute la matinée le « temple du savoir » s’est mué en terrain d’affrontements avec des courses poursuites, jet de pierres d’un côté, dispersion avec des gaz lacrymogènes de l’autre.
État du bureau du Doyen et de la salle des profs où des lacrymogènes ont été tirés sur les doctorants #Team228 pic.twitter.com/ir0XYNocDB
— K. (@c_nuga) January 21, 2016
Bilan provisoire de la journée : au moins cinq blessés du côté des étudiants, dont deux grièvement à la tête. Du coté des forces de l’ordre, trois policiers seraient blessés, et une voiture de gendarmerie a été incendiée.
Le calme est revenu en fin de journée sur le campus mais la tension reste vive. Des négociations seraient en cours en coulisses pour éviter de nouveaux affrontements.
Quelle a été la réaction du gouvernement ?
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué Broohm a lancé un appel au calme tout en condamnant les violences survenues à l’université. « Les campus sont des lieux de sérénité où, en aucun cas, on ne doit, pour quelques revendications que ce soient, exercer la violence. D’autant que les étudiants ont l’écoute des autorités universitaires et gouvernementales. Ils savent qu’il y a une dynamique qui est enclenchée. Nous sommes en discussion avec eux sur tous les points », a indiqué le ministre.
Pourquoi les étudiants manifestent-ils ?
Depuis le début de l’année, le MEET, Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais convoque des Assemblées générales (AG) pour soumettre une série de doléances à la présidence de l’Université.
Une première Assemblée générale tenue le 13 janvier 2016 avait déjà dégénéré. L’association estudiantine aurait adressé un courrier aux autorités en charge de l’enseignement supérieur exprimant quelques revendications. Courrier qui serait resté lettre morte, d’où l’appel à manifester durant 48 heures lancé par le MEET jeudi.
Quelles sont leurs revendications ?
À l’éternel problème des allocations et bourses, s’ajoutent d’autres revendications. « Il n’y a pas suffisamment de bus pour assurer le transport de nos camarades. Les frais de logement dans les cités sur le campus sont onéreux ; l’université n’est pas bien électrifiée et l’insécurité y règne la nuit», affirme Komlanvi Kondo, président du MEET. Ce dernier explique également que seul un bus reste en activité pour assurer le transport des milliers d’étudiants.
Les autres points à l’origine des manifestations concernent la reprogrammation de certaines Unités d’enseignement, le retraçage des pistes au sein du campus et les retards constatés dans le payement des bourses et allocations.
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