Net recul des flux d’IDE vers l’Afrique, à rebours de la reprise mondiale
S’ils ont crû de +36 % en 2015 à travers le monde pour atteindre 1 700 milliards de dollars, les investissements directs étrangers (IDE) reculent en Afrique à 38 milliards de dollars en 2015 alors qu’ils étaient supérieurs à 50 milliards de dollars depuis trois ans. En cause, le recul des investissements dans les matières premières.
Retour de balancier. Après avoir échappé de justesse, en 2014, au marasme général enregistré dans les flux mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE), le continent africain a connu une année 2015 beaucoup plus sévère.
L’Afrique a contribué négativement à la croissance générale des IDE mondiaux en 2015. C’est ce qui ressort de l’édition de janvier 2016 du Global Investment Trends Monitor, un rapport périodique de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) sur les flux d’investissement tels que recensés dans 150 économies (le « World Investment Report », le rapport annuel contenant les données consolidées, n’est pas attendu avec juin 2016).
Selon le document de la Cnuced, alors que le continent s’était maintenu au-dessus de 50 milliards de dollars d’IDE depuis trois ans (54 milliards de dollars d’IDE entrants en 2014, 56 milliards en 2013, 53 milliards en 2012), ces flux sont tombés à 38 milliards en 2015, en recul de -31,4 %. Alors même que les flux d’IDE à l’échelle mondiale ont rebondi de +36 % en 2015 à 1 700 milliards de dollars (leur plus haut niveau depuis la crise financière de 2008-2009) après avoir baissé de -16 % en 2014.
Dans son rapport, la Cnuced note que le recul enregistré sur le continent est dû en grande partie à une chute des flux d’IDE vers l’Afrique subsaharienne, alors qu’ils ont repris en Afrique du Nord. « Les flux d’IDE en Égypte, relève notamment la Cnuced, ont inversé une tendance baissière (6,7 milliards de dollars en 2015, contre 4,3 milliards de dollars en 2014). L’Afrique centrale et l’Afrique australe connaissent la plus importante décélération : la fin du boom des matières premières a impacté les flux d’IDE vers ce segment ».
Dans le détail, les flux entrants au Mozambique ont chuté de -21 % (3,8 milliards de dollars). Ils reculent de -27 % au Nigeria, particulièrement touché par la chute des prix du pétrole, pour atteindre 3,4 milliards de dollars. En Afrique du Sud, la dégringolade est de -74% à 1,5 milliard de dollars.
Forte progression des fusions et acquisitions
Le continent connaît, en revanche, une forte progression des fusions et acquisitions transnationales. Celles-ci bondissent de +303,6 % en 2015 à 20,4 milliards de dollars, contre 5,1 milliard de dollars fin 2014, dans un contexte globale de forte progression de la « M&A » (+61,4 % à 643,7 milliards de dollars).
D’ailleurs, en l’absence de pareille vague de fusions et acquisitions en 2016, les flux d’IDE sont attendus en baisse cette année, preuve de « la fragilité de l’économie mondiale et de la volatilité des marchés financiers », anticipe la Cnuced.
Développés
Mondialement, les économies développées ont été le principal moteur de la reprise des investissements en 2015. Ils ont notamment quadruplé aux États-Unis (à 384 milliards de dollars), après une année 2014 particulièrement difficile durant laquelle la fédération américaine était tombée exceptionnellement au troisième rang des économies les plus attractives pour les IDE, derrière la République populaire de Chine et la Région administrative spéciale de Hong Kong.
La France, profitant de la croissance globale des investissements européens, est dixième avec des IDE entrants de 44 milliards de dollars en 2015, contre 15 milliards de dollars en 2014, derrière le Brésil (56 milliards), l’Inde (59 milliards) ou Singapour (65 milliards).
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