Burkina : enquête sur 110 millions d’euros de contrats passés durant la Transition

L’exécutif burkinabè a annoncé la mise en place d’un comité interministériel pour se prononcer sur la transparence de 18 contrats passés entre octobre et décembre par le gouvernement de Transition. Le montant de ces marchés s’élève, selon nos informations, à environ 111 millions d’euros.

Michel Kafando, l’ancien président du Burkina Faso, a été nommé envoyé spécial de l’ONU au Burundi en mai 2017. © Theo Renaut/AP/SIPA

Michel Kafando, l’ancien président du Burkina Faso, a été nommé envoyé spécial de l’ONU au Burundi en mai 2017. © Theo Renaut/AP/SIPA

Publié le 22 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Le fait est assez inédit pour être signalé. Le gouvernement du Premier ministre, Paul Kaba Thieba, veut voir clair dans les derniers marchés attribués durant la Transition.

Un comité interministériel a ainsi vu le jour pour se pencher sur les conditions d’octroi de 18 marchés dont le montant cumulé atteint 72, 174 milliards de F CFA (111,3 millions d’euros), selon un décompte effectué par Jeune Afrique.

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Présidé par le ministre de l’Économie, ce comité va s’assurer du respect des règles de passation des marchés publics, de la disponibilité des ressources et de l’état d’avancement des travaux.

On peut se demander comment autant de marchés ont pu être passés en si peu de temps, insiste un ministre.

Les plus emblématiques des contrats en question concernent les travaux de la route Kongoussi-Djibo confiés au groupement GER/Sonaf pour un montant d’environ 20 milliards F CFA ou encore ceux du Centre hospitalier de Ziniaré et du Centre de traitement de déchets octroyés à CGE (Compagnie générale d’entreprise) pour plus de 14 milliards de F CFA. Il y a également l’aménagement du marigot du Mogho Naaba, confié à Cogeb international pour 8, 251 milliards de F CFA.

Ces contrats ont été attribués soit sous forme d’appels d’offres internationaux ouverts ou de gré à gré.

« On peut se demander à juste titre comment se fait-il que tous ces marchés aient pu être passés en si peu de temps. Le gouvernement s’inquiète seulement qu’autant de marchés aient pu être octroyés parfois en entente directe sur des montants importants », insiste Rémi Dandjinou, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

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Audit de la Transition

L’heure des comptes a-t-elle sonné ? C’est en tout cas, ce que croit savoir le porte-parole de l’exécutif burkinabè.

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« Le gouvernement, et c’est un engagement du président Roch Marc Christian Kaboré, veut auditer les comptes de la Transition », a-t-il expliqué. L’exécutif soupçonne que ces contrats pourraient avoir été entachés de corruption.

« Si on se rend compte qu’il y a eu des manquements, ces marchés seront annulés », a averti Rémi Dandjinou.

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