Afrique de l’Ouest : l’autoroute Lagos-Dakar parmi les accords de la Cedeao avec le chinois CGCOC
Signés le 20 janvier à Abuja au Nigeria, les cinq protocoles d’accord conclus entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et le géant chinois du BTP entrent dans une phase d’étude qui « pourrait aboutir dans les prochains mois » à plusieurs mises en chantiers.
La Commission de la Cedeao, organe exécutif de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a signé avec CGCOC Group, le géant public chinois du BTP, cinq protocoles d’accord relatifs à divers projets de développement, le 20 janvier à Abuja, la capitale administrative du Nigeria.
« Les cinq protocoles d’accord couvrent notamment le chemin de fer trans-ouest africain et l’autoroute côtière trans-ouest africaine, les infrastructures de télécommunication d’Afrique de l’Ouest, l’aviation régionale ouest africaine, ainsi que la construction du nouveau siège de la Cedeao et de ses annexes à Abuja », indique un communiqué de la commission.
« On ne peut pas encore préciser la durée, le périmètre exact ou le budget des projets qui seront effectivement réalisés. L’accord signale les secteurs dans lesquels nous voulons voir intervenir le CGCOC Group », explique à Jeune Afrique un responsable de la Cedeao.
L’aspect ferroviaire porte sur d’éventuels financements que la Chine pourrait apporter un projet ferroviaire transnational en Afrique de l’Ouest. « C’est un projet sur lequel la Cedeao cherche encore des partenaires, par exemple pour des prolongations à travers les pays de la Cedeao du projet de boucle ouest-africaine (de Cotonou à Abidjan en passant par Niamey et Ouagadougou) de Vincent Bolloré« , détaille notre expert.
Le volet autoroutier de l’accord porte, lui, sur le financement et la construction de l’axe Lagos (Nigeria) – Dakar. « Des ingénieurs chinois ont fait le déplacement en octobre pour conduire des études préparatoires », indique-t-il encore. Enfin, l’accent sera mis sur les villes où le groupe chinois pourrait mettre à niveau les infrastructures aéroportuaires et sur des implantations potentielles de fibre optique.
Priorité au BTP
Les grands groupes publics chinois de construction démultiplient ce type d’accords sur le continent africain, en raison notamment de grandes surcapacités dans l’empire du Milieu, les besoins intérieurs chinois ayant été revus à la baisse, et alors que dans les mines et l’agriculture africaines, la présence chinoise pourrait fléchir.
Pas plus tard que la semaine passée, le président chinois Xi Jinping avait signé 15 milliards de dollars de contrats en Égypte. En décembre, les contrats conclus à Johannesburg, en marge du sommet Chine-Afrique accueilli par l’Afrique du Sud, atteignaient 6,2 milliards de dollars.
Début 2015, l’Union africaine (UA) et la Chine s’étaient également mis d’accord sur un protocole d’accord pour un gigantesque projet d’infrastructures routières, ferroviaires et aériennes destiné à relier les capitales africaines – « le projet le plus important jamais signé par l’Union africaine », selon les mots de Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’UA.
Projets africains
Le CGC Overseas Construction Group est très actif sur le continent. Parmi ses projets africains figurent la construction d’une usine d’engrais chimique au Cameroun, l’augmentation de la production et la distribution d’eau potable à Douala, ainsi que le complexe hydroélectrique de Djenné au Mali…
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