France – Livres : quelles sont les meilleures ventes africaines en 2015 ?

Le classement des meilleures ventes de livres 2015 GFK/Livres Hebdo est tombé. Et il réserve quelques surprises.

L’écrivain algérien Boualem Sansal. © Thomas Lohnes/AP/SIPA

L’écrivain algérien Boualem Sansal. © Thomas Lohnes/AP/SIPA

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 25 janvier 2016 Lecture : 3 minutes.

Quels auteurs africains lisent les Français ? Grâce au classement des meilleures ventes de livres 2015 GFK/Livres Hebdo, l’on découvre que quelques auteurs originaires du Maghreb, en particulier d’Algérie, s’en sortent plutôt bien alors que les écrivains subsahariens peinent à dépasser les 30 000 exemplaires. Ce palmarès nous confirme aussi que s’il est certes crucial d’avoir bonne presse pour être connu des lecteurs, les auteurs les plus médiatiques ne sont pas nécessairement ceux qui vendent le plus.

100 meilleures ventes romans :

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2084-la-fin-du-monde

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15e : 2084: la fin du monde, de Boualem Sansal, éd. Gallimard (188 200 ex).

Fiction-hommage à George Orwell, récompensée par le Grand Prix du roman de l’Académie française, 2084 nous entraîne dans « un futur lointain dans un univers lointain », en Abistan. Un empire qui doit son nom au prophète Abi, « délégué » de Yölah sur terre, et où la pensée est bannie, la religion omniprésente. Un monde totalitaire dont Ati, un esprit curieux, cherchera à s’échapper. Un roman à l’écriture parfois aride sur les dérives du radicalisme religieux. Une lecture acerbe de la montée de la puissance des fous de dieu qui sévissent en Afrique, au Moyen-Orient ou en Europe ? N’ayez crainte, avertit sarcastiquement Boualem Sansal, tout n’est que « pure invention ». « Dormez tranquilles, bonnes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle. »

contre

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Roman', serif">47e : Meursault, contre-enquête, de Kamel Daoud, éd. Actes Sud (69 900 ex.)

Le Goncourt lui a échappé de peu en 2014. Mais Kamel Daoud aura finalement eu le Goncourt du premier roman en 2015 pour Meursault, contre-enquête, également récompensé par le prix des Cinq continents de la Francophonie. Ce roman poursuit L’Étranger d’Albert Camus en se penchant sur l’Arabe, cet anonyme, que Meursault assassine sur une plage d’Alger en 1942. Qui était-il ? D’où venait-il ? Le journaliste algérien lui redonne vie à travers une fiction originale.

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kadra

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54e : La Dernière Nuit du raïs, de Yasmina Khadra, éd. Julliard (61 600 ex.)

« Plongée vertigineuse dans la tête d’un tyran sanguinaire et mégalomane », le dernier roman de l’écrivain algérien évoque la chute de Kadhafi. Narrateur de sa propre folie, « le roi des rois d’Afrique » revient, par flash-back, sur son destin extraordinaire, véritablement romanesque.

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73e : Les Prépondérants, de Hédi Kaddour, éd. Gallimard (42 400 ex.)

Avec Les Prépondérants, récompensé par le Grand Prix du roman de l’Académie française, le Franco-Tunisien Hédi Kaddour fait s’entrechoquer l’univers fantasque de Hollywood et celui de l’Afrique du Nord sous domination française dans les années 1920. Alors qu’une équipe de cinéma s’installe le temps d’un tournage à Nahbès, petite ville imaginaire d’un pays du Maghreb sous protectorat français, la modernité, apportée par les Américains à la fois dans les mœurs et dans la technologie, va bouleverser la vie aussi bien des notables traditionnels et des colons français que d’une partie de la jeunesse qui rêve d’indépendance. Les certitudes vacillent. Un vent de liberté souffle sur la région…

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75e : Américanah, de Chimamanda Ngozi Adichie, éd. Gallimard (42 200 ex.)

Très belle histoire d’amour(s), le roman de la Nigériane installée aux États-Unis revient sur les différentes manières d’être des Noirs américains à travers des personnages blancs et/ou masculins éminemment positifs. Avec méthode et finesse, évitant tout manichéisme, Chimamanda Ngozi Adichie déconstruit les préjugés racistes et sexistes. Un ouvrage qui a été un best-seller outre-Atlantique et qui a su rencontrer un certain écho également en France.

50 meilleures ventes BD :

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3e : L’Arabe du futur 1, de Riad Sattouf, éd. Allary (177 600 ex.)

4e : L’Arabe du futur 2, de Riad Sattouf, éd. Allary  (165 700ex. )

New Roman', serif">Riad Sattouf n’est certes pas africain – il est né en 1978 à Paris d’un père syrien et d’une mère bretonne – mais dans L’Arabe du futur, il revient sur une partie de son enfance. L’occasion de découvrir le quotidien de sa famille, entre 1978 et 1985, dans la Libye de Kadhafi et la Syrie de Hafez al-Assad.

50 meilleures ventes de beaux livres : 

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New Roman', serif">35e : Retour à Tombouctou, de Titouan Lamazou, éd. Gallimard (10 100 ex.)

Pas d’auteur africain parmi les 50 meilleurs ventes de beaux-livres. En revanche, l’ode touarègue que Titouan Lamazou dessine dans Retour à Tombouctou à séduit plus de 10 000 lecteurs. Dans cet ouvrage réalisé quinze ans après son premier séjour malien, l’ancien navigateur rend hommage à ceux qui ont dû fuir la barbarie des islamistes à travers des portraits et des tableaux de la vie quotidienne. Dans un style tantôt répétitif tantôt original, qui lui est propre.

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