Tunisie : Magasin général-Auchan, les raisons d’un accord
Le géant français revient au Maghreb en prenant 10 % du capital du distributeur tunisien. Celui-ci trouve un nouvel appui face à ses rivaux.
Rien ne sert de courir… Le 13 mars, près de vingt ans de discussions ont abouti entre Auchan et Magasin général, la plus ancienne enseigne de grande distribution tunisienne. Le géant français a acquis 10 % du capital du groupe tunisien (65 % est détenu par la coentreprise entre Poulina et Bayahi et 25 % est coté à la Bourse de Tunis). « Depuis les premiers contacts en 1993 entre Tahar Bayahi [PDG de Magasin général, NDLR] et Auchan, il était évident qu’un partenariat allait aboutir. Les conditions de faisabilité de cet accord prévu en décembre 2010 n’ont finalement été réunies qu’après la révolution et la reprise du travail, qui est un signe fort pour l’investissement », précise Hédi Baccour, directeur général adjoint du distributeur tunisien.
Société étatique cotée depuis 1999, Magasin général était à la traîne, tandis que le groupe Chaïbi lançait avec Carrefour le premier hypermarché tunisien, suivi du groupe Mabrouk avec la franchise Casino (enseignes Géant et Monoprix). Magasin général est relancé en 2007 après l’arrivée de Med Invest Company dans le capital. Ses actionnaires, Poulina et Bayahi – qui détenait déjà alors les enseignes Promogro et Batam -, sont très actifs dans la grande distribution.
Cap sur la Libye
En 2011, Magasin général a réalisé un chiffre d’affaires de 500 millions de dinars (257 millions d’euros) grâce à 67 grandes surfaces. L’enseigne, la mieux implantée dans le pays, était l’ultime réseau disponible pour un partenariat. En s’invitant au capital, Auchan (44 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011) remet ainsi un pied au Maghreb après avoir quitté le Maroc en 2007. En outre, la perspective d’un point d’entrée en Libye, où Poulina et Bayahi sont bien implantés, a achevé de le convaincre.
Dans l’accord du 13 mars, le géant français promet au Tunisien une assistance technique pour les métiers de la grande distribution et la formation de ses collaborateurs. « Dans un premier temps, nous travaillerons à développer le concept de supermarchés – qui ne nécessitent pas d’autorisation de l’État -, mais les hypermarchés figurent aussi au plan de développement », complète Hédi Baccour. Une augmentation de la participation du groupe français à 25 % est déjà évoquée.
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