Des patrons bien portants

À Durban, Douala et Dakar, ils dirigent des laboratoires de référence – ou en passe de le devenir.  

ProfilAuteur_MichaelPauron

Publié le 6 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Stephen Bradley Saad

Aspen Pharmacare (Afrique du Sud)

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À 47 ans, Stephen Bradley Saad est à la tête du plus grand groupe pharmaceutique africain. Ce comptable de formation n’en est pas à son galop d’essai. Stagiaire au début des années 1990 chez PricewaterhouseCoopers, c’est au chevet d’une petite entreprise du secteur qu’il sent aussitôt le potentiel du marché. Il jette son dévolu sur Quickmed, dont il devient copropriétaire avec Gus Attridge. Accusant un déficit de 24 millions de rands (2,4 millions d’euros actuels), la société est fusionnée avec Covan, qui fabrique du sérum pour les yeux. La nouvelle entité est baptisée Zurich, et revendue 75 millions de rands en 1993 à Adcock Ingram.

À l’âge de 29 ans, Saad se retrouve alors à la tête d’un pactole de 20 millions de rands. Dans la foulée, les deux partenaires rachètent l’université privée Varsity College (1,5 million de rands), qu’ils cèdent en 1997 pour 100 millions de rands… La même année, ils créent Aspen. Coté à la Bourse de Johannesburg, le groupe affiche aujourd’hui une capitalisation de 5 milliards de rands (500 millions d’euros) et produit 40,6 % des médicaments anti-VIH du pays.

Célestin Tawamba

Cinpharm (Cameroun)

Patron du holding Cadyst-Invest, Célestin Tawamba, 45 ans, veut faire de l’Afrique centrale un pôle de production de médicaments génériques. Superviseur d’audit chez Ernst & Young dans les années 1990 en France, il revient au Cameroun en tant que directeur financier de la société forestière Hazim. C’est le patron de cette dernière qui, en se portant garant auprès des banques locales, lui permet d’obtenir son premier prêt, en 2001, pour se lancer dans l’agroalimentaire. Production de farine, de pâtes alimentaires, franchise Panzani… Célestin Tawamba atteint en quelques années un chiffre d’affaires de 35 milliards de F CFA (53 millions d’euros).

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En rachetant en 2006, grâce à un prêt de 8 milliards de F CFA, les laboratoires locaux du français Rhône-Poulenc, il devient le premier producteur de médicaments d’Afrique centrale. Il s’associe avec l’indien Cipla (déjà présent en Ouganda, au Kenya et au Ghana) pour le transfert de technologie. Un partenariat « gagnant-gagnant » pour Cinpharm, selon son patron, qui espère à terme être complètement indépendant.


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Amadou Ouattara

Amadou Ouattara

West Afric Pharma (Sénégal)

Leader au Maroc, Sothema a concrétisé ses ambitions d’expansion en devenant actionnaire majoritaire de West Afric Pharma, à Dakar. D’un investissement de 5 millions d’euros, l’usine mettra ses premières boîtes sur le marché d’ici à septembre. La direction a été confiée à Amadou Ouattara. Ce Malien de 49 ans est un habitué du secteur. Après trois années d’études, il quitte les bancs de la faculté de médecine de Bamako pour devenir délégué médical puis directeur régional (Guinée, Mali, Burkina, Sénégal) chez l’américain Bristol-Myers Squibb. En 2003, il intègre le français Innotech International en tant que responsable Afrique, jusqu’à fin 2010.
« Les besoins de la région sont énormes, confie-t-il. Il suffit de regarder les appels d’offres des États, des centaines de milliards de francs CFA chaque année ! » Aujourd’hui à la tête d’une usine capable d’alimenter en génériques (antiparasitaires, antidiarrhéiques…) les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Amadou Ouattara espère bien prendre quelques parts de marché aux multinationales.

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