Crise des réfugiés : Banksy apporte une nouvelle fois son soutien aux migrants de Calais
Banksy a-t-il voulu mettre la France face à sa politique migratoire ? C’est ce que semble indiquer la dernière oeuvre du célèbre et mystérieux grapheur anglais, réalisée devant l’ambassade française à Londres.
Face à la mission diplomatique française, le grapheur y a dessiné une jeune fille en pleurs posant devant un drapeau français décrépi. Un portrait ressemblant traits pour traits à certains dessins de Cosette, l’emblématique personnage des Misérables de l’écrivain français Victor Hugo. À la différence que le buste de la fillette y est dissimulé par des gaz lacrymogènes, s’échappant de la grenade jetée à ses pieds.
Contre les brutalités à l’encontre des migrants
Cette dernière oeuvre de Banksy n’est pas sans rappeler son engagement contre la politique migratoire française, notamment la gestion de « la jungle de Calais », le plus grand camp européen, où les conditions de vies des quelque 5 000 migrants sont dénoncées de toutes parts.
Un pochoir qui dénonce également l’utilisation de gaz lacrymogène de la part des autorités françaises. Pour illustrer son propos, le grapheur a accolé à son dessin un QR code, renvoyant à une vidéo diffusée sur la chaîne YouTube d’un groupe de soutien aux migrants, No border « Calais Migrant Solidarity ».
Un court film daté de début janvier, illustrant l’utilisation de gaz lacrymogène, dont s’est défendu l’administration locale. « Cette vidéo présente une vision tronquée des événements », avait alors affirmé la préfecture du pas-de-Calais, interrogé par Libération.
Plusieurs œuvres pour Calais
En décembre 2015, il avait déjà laissé sa griffe à trois endroits de Calais. La plus médiatisée avait été celle représentant le cofondateur d’Apple, Steve Jobs, baluchon dans une main et vieil ordinateur dans l’autre. Un pochoir rappelant que Steve Jobs était lui-même le fils d’un immigré syrien.
L’artiste avait également pris pour décor la plage de Calais, face à l’Angleterre. Il y avait réalisé le pochoir d’un enfant fixant l’horizon à l’aide d’une longue-vue, sur laquelle trônait un vautour.
Un peu plus loin, dans le centre-ville de Calais, Banksy avait aussi détourné une autre oeuvre du patrimoine culturel français, «Le radeau de la méduse» de Géricault. Mais à la place du navire venant sauver les naufragés, le grapheur avait dessiné un ferry effectuant la navette entre Calais et l’Angleterre.
Quelques mois avant, l’artiste y avait fait acheminer des éléments démontés de son anti-parc d’attractions Dismaland. Objectif : construire des abris de fortune pour les réfugiés de Calais.
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