Tunisie : après une semaine de contestations, retour au calme et allègement du couvre-feu

Après la contestation sociale inédite depuis la révolution de 2011, le calme est revenu en Tunisie. Mais, en l’absence de mesures gouvernementales concrètes pour résorber le chômage, la situation demeure précaire. 

Marche de protestation à Tunis le 22 janvier. Les manifestants réclament leur droit à une vie digne. © Riadh Dridi/AP/SIPA

Marche de protestation à Tunis le 22 janvier. Les manifestants réclament leur droit à une vie digne. © Riadh Dridi/AP/SIPA

Publié le 25 janvier 2016 Lecture : 1 minute.

Le ministère de l’Intérieur tunisien a annoncé ce lundi 25 janvier l’allègement du couvre-feu instauré le 22 janvier sur l’ensemble du territoire tunisien. Face à l’amélioration de la situation sécuritaire, le couvre-feu nocturne sera réduit de deux heures, soit de 22h à 5h au lieu de 20h à 5h.

Un apaisement précaire

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En effet, un calme relatif est revenu à Kasserine, ville du centre, d’où est partie un vaste mouvement de contestation ayant embrasé la Tunisie du 18 au 22 janvier. Il a été résorbé aussi rapidement qu’il n’est apparu ; comme s’il s’agissait pour les protestataires d’alerter sur leur situation de « laissés pour compte », sans volonté de rompre le fragile équilibre du pays.

Le président de la République a lui même appelé les Tunisiens à la vigilance dans un discours prononcé le 22 janvier. « L’organisation terroriste Daesh en Libye attend le moment propice pour intervenir en Tunisie sauf que l’État est fort et y fera face avec une grande détermination », a t-il déclaré. Une menace prise au sérieux par une population sur le qui-vive depuis les trois attentats terroristes qui ont ensanglanté la Tunisie en 2015.

Chômage et inégalités sociales, les deux urgences

Pendant une semaine, les manifestants ont scandé « dignité, travail et justice sociale »,  exprimant leur ras-le-bol face à la dégradation de leur situation économique. À l’origine pacifiques, ces contestations ont connu des opérations de vandalisme et de vol, principalement sur des quartiers du Grand Tunis ; poussant le gouvernement à arrêter près de 300 personnes et à instaurer un couvre feu sur tout le territoire tunisien.

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Aucun des ministres n’a fait le déplacement à Kasserine ou à Sidi Bouzid, autre région démunie gagnée par la contestation, mais le gouvernement a annoncé des mesures pour résorber la colère des manifestants, dont l’emploi de 5 000 chômeurs et la mise à leur disposition de terrains domaniaux. Des décisions insuffisantes qui ne répondent pas aux demandes des régions mais qui ont eu un effet de soupape en laissant entendre que l’exécutif prenait en main le dossier.

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