Maroc vs Laurent-Graciet : la justice française valide la légalité des enregistrements
La cour d’appel de Paris a validé mardi les enregistrements audio effectués par l’avocat marocain, Me Hicham Naciri. Des enregistrements qui corroborent la thèse d’un chantage à l’encontre du roi du Maroc par les deux journalistes français Éric Laurent et Catherine Graciet.
La Cour d’appel de Paris a rejeté, le 26 janvier, la demande des avocats des deux journalistes français, Éric Laurent et Catherine Graciet, d’annuler les enregistrements audio selon lesquels ils auraient voulu monétiser la non-publication d’un livre à charge contre la monarchie marocaine.
Les deux journalistes, mis en examen pour chantage et tentative d’extorsion à l’encontre du roi du Maroc, ont demandé, le 15 décembre, l’annulation des enregistrements réalisés par l’avocat du Palais, Me Hicham Naciri, sur son téléphone portable, estimant que ces derniers ont enfreint la procédure légale des écoutes. Ils disent avoir été piégés par l’avocat marocain qui a, selon eux, procédé lui-même aux enregistrements de leur deuxième et troisième rencontres (21 et 27 août), alors qu’une enquête judiciaire était ouverte après leur 1er rendez-vous (11 août).
Pas de vice de procédure
« Dans son verdict, la Cour d’appel de Paris a considéré que ces enregistrements sont un moyen de preuves qui peut rentrer dans la procédure judiciaire et qu’il n’y a pas besoin d’une ordonnance du juge d’instruction demandant préalablement la sonorisation des lieux comme nous l’avons demandé « , a déclaré à Jeune Afrique l’avocat de Catherine Graciet, Me Éric Moutet.
Il affirme, par ailleurs, son intention de déposer un pourvoi en cassation suite au verdict de la Cour ainsi qu’une plainte auprès du procureur de la République contre l’avocat marocain, Me Hicham Naciri, pour délit d’enregistrement d’autrui.
L’instruction continue
« Le pourvoi en cassation de la défense ne freinera pas l’instruction », tient à préciser Me Ralph Boussier, avocat du Royaume du Maroc. Maintenant que les enregistrements ont été jugés légaux, les deux journalistes, Éric Laurent et Catherine Graciet, devront y répondre devant le juge d’instruction, Mme Nathalie Turquey.
« La Cour a estimé que les enregistrements sont bel et bien une pièce à conviction et que Me Naciri était habilité, en tant qu’avocat, à les réaliser », ajoute-t-il.
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