Crise au Burundi, terrorisme… : les enjeux du 26e sommet de l’Union africaine

Le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) s’est ouvert mercredi à Addis-Abeba. Cette réunion de deux jours des ministres africains des Affaires étrangères est un prélude au 26e sommet des chefs d’État et de gouvernement qui se tient les 30 et 31 janvier. Tour d’horizon des enjeux clés.

La présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, au sommet de Malte, en novembre 2015. © AP / Sipa / Alessandra Tarantino

La présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, au sommet de Malte, en novembre 2015. © AP / Sipa / Alessandra Tarantino

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Publié le 27 janvier 2016 Lecture : 3 minutes.

L’Union africaine enverra-t-elle une force au Burundi ?

C’est l’enjeu clé de ce sommet. Face à la persistance de la violente crise politique burundaise, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA avait décidé, en décembre, d’envoyer quelques 5 000 soldats pour aider à stabiliser le pays et protéger la population. Bujumbura s’était immédiatement opposé à cette décision promettant de combattre « cette force d’invasion » si elle venait à être mise en place. Depuis, l’UA a changé de stratégie, en tentant de renouer le dialogue. Mais le gouvernement burundais refuse toujours d’ouvrir des pourparlers avec son opposition armée.

En principe, les chefs d’État et de gouvernement de l’UA peuvent intervenir chez un état membre sans son accord. Mais pour cela, il faut une majorité qualifiée, très difficile à atteindre, des deux-tiers d’entre-eux. Ce qui en ferait une décision historique. La question est notamment l’ordre du jour de la réunion des chefs d’Etat du Conseil de paix et sécurité du vendredi 29 janvier.

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Comment lutter plus efficacement contre le terrorisme ? 

C’est malheureusement devenu un thème habituel des sommets de l’UA. Mais cette année, la question de la lutte contre le terrorisme prendra une intensité particulière. Ouagadougou et Bamako ont été touchés par des attentats très meurtriers ces dernières semaines. En Afrique de l’ouest, Dakar et Abidjan craignent d’être les prochaines cibles. La secte islamiste Boko Haram continue de frapper régulièrement dans le nord du Niheria et au Cameroun. L’organisation État islamique prend pied en Libye. Et le Kenya vient d’enregistrer de lourdes pertes dans le cadre de son intervention en Somalie contre les Shebab. Intervention d’ailleurs sous l’égide de l’UA.

Quel chef d’État d’Afrique centrale succédera à Robert Mugabe à la présidence tournante ?

Après l’Afrique australe, c’est à l’Afrique centrale que reviendra la présidence de l’UA jusqu’en janvier 2017. Les chefs d’État de cette région doivent donc se mettre d’accord pour désigner l’un des leurs. Une partie de la presse de Kinshasa affirme que le président congolais Joseph Kabila se prépare à ces fonctions. Mais son dernier mandat constitutionnel à la tête du pays expire en décembre 2016… Selon une source diplomatique d’Afrique centrale, le poste devrait donc revenir au Tchadien Idriss Déby Itno. Mais ce dernier remet, aussi, son mandat présidentiel en jeu en avril 2016

Quel avenir pour la présidente de la Commission, Nkosazana Dlamini-Zuma ?

Le mandat de la présidente de la commission de l’UA se termine en juillet 2016. Or, celle-ci n’a pas dit si elle se représentera pour un nouveau tour de piste, qui la mènerait jusqu’en 2020. Selon la presse sud-africaine, elle souhaite succéder à son ex-mari, Jacob Zuma, à la présidence de son pays en 2019. Si telle est son ambition, elle devrait donc quitter Addis-Abeba très bientôt. Ce 26e sommet pourrait donc voir émerger des prétendants à sa succession. Le nom du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, revient régulièrement. Les candidats doivent se déclarer d’ici fin mars.

Quelles nouvelles puissances au sein du Conseil de paix et sécurité (CPS) ?

Les quinze pays membres de cet organe – l’un des plus important de l’UA – seront renouvelés lors du Conseil exécutif, le jeudi 28 novembre. Le vendredi 29, le nouveau conseil se réunira pour discuter notamment de la situation au Burundi. Les puissances militaires du continent déjà membres (Algérie, Nigéria, Éthiopie, Afrique du Sud…) ont toutes les chances d’être reconduites. Mais cela laisse plusieurs places aux puissances qui cherchent à s’affirmer.

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