Attentat de Ouagadougou : la procureure burkinabè fait le point sur l’enquête

Lors d’une conférence de presse, mercredi, la procureure Maiza Sérémé a fait le point pour la première fois sur l’enquête menée au sujet de l’attentat de Ouagadougou.

Un soldat posté devant l’hôtel Splendid, à Ouagadougou, au Burkina Faso,  le 18 janvier 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Un soldat posté devant l’hôtel Splendid, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 18 janvier 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 27 janvier 2016 Lecture : 3 minutes.

La piste des trois assaillants privilégiées

« Les investigations menées jusqu’à ce jour renforcent la thèse des trois assaillants », supposés de l’attentat à Ouagadougou, a indiqué la procureure burkinabè Maiza Sérémé lors d’une conférence de presse au Palais de justice de Ouagadougou, mercredi 27 janvier. Il s’agit donc des trois hommes armés abattus le 15 janvier par les forces de sécurité lors de l’attaque contre un restaurant et un hôtel du centre-ville qui a fait trente morts.

C’est la première fois que la procureure burkinabè s’exprime publiquement sur le déroulé de l’enquête, infirmant au passage les propos de Manuel Valls, le Premier ministre français qui évoquait, le 19 janvier dernier, le chiffre de six assaillants.

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Jusqu’ici, plusieurs sources concordantes (justice, sécuritaire, diplomatiques) avaient maintenu la thèse de trois assaillants, insistant sur le fait que ces derniers étaient « très mobiles » et qu’ils avaient aussi changé de vêtements pendant l’attaque, pour justifier les déclarations de nombreux témoins qui faisaient état de plus de terroristes.

La version des trois assaillants est également soutenue par le ministre de l’Intérieur, Simon Compaoré, qui s’est exprimé sur le sujet après la publication en début de semaine de la photo des assaillants par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Sur les trois assaillants, deux ont des traits sahéliens tandis que le troisième, de teint noir, présente des traits soudaniens », a également déclaré la procureure, précisant que les recherches pour déterminer leurs nationalités se poursuivaient.

Une personne « de nationalité burkinabè » en garde à vue

Pour l’heure, « huit individus ont été interpellés depuis le 16 janvier, sept ont été élargis (libérés) pour insuffisance de preuves et une personne est en garde à vue pour des recoupements supplémentaires », a-t-elle ajouté.

« Nous avons retrouvé un lien entre les assaillants et lui », a seulement indiqué le capitaine de gendarmerie, Youmandia Lompo, aux côtés de la procureure. « Il y a une probabilité qu’il y ait eu contact entre au moins un des assaillants et cet individu qui est de nationalité burkinabè », a-t-il précisé.

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Grâce à une centaine de témoins, le déroulé des faits prend forme

« Nous sommes en train de retracer tout le déroulé de leur parcours depuis leur entrée au Burkina jusqu’à la commission des faits », a ensuite indiqué la procureure soulignant que les dépositions de « plus de 100 témoins » ont déjà été enregistrées.

« Le commando de trois assaillants a pris d’assaut » le Cappuccino « autour de 19h30 » (locales et GMT) « armé de fusils automatiques d’assaut, de grenades défensives et de combustibles dont la nature reste à déterminer ». « Ils ont ouvert le feu sur les clients du Cappuccino causant la mort de 29 personnes au total, provoqué des explosions à la grenade et mis le feu au restaurant ainsi qu’aux véhicules stationnés à l’extérieur », a-t-elle dit.

Les forces spéciales burkinabè et françaises soutenues par un drone américain

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Les assaillants ont « ensuite occupé l’Hôtel Splendid (de l’autre côté de l’avenue N’Krumah) où ils ont poursuivi les actes de terreur en ôtant la vie à un citoyen (et) blessé par balle des clients », a-t-elle indiqué ajoutant que « plus d’une centaine d’otages » ont été retenus dans l’hôtel qui « a été utilisé comme lieu de repli pour les assaillants », a précisé le capitaine Lompo.

Du Splendid, les jihadistes ont à nouveau traversé l’avenue pour l’hôtel Yibi « sans faire de victimes supplémentaires » avant de « s’abriter » au bar Taxi-Brousse « acculés par les tirs des forces spéciales burkinabè et françaises » soutenues par un drone américain, a terminé la procureure.

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