RD Congo : reprise officielle de la coopération militaire entre l’armée et la Monusco

Lune de miel entre la République démocratique du Congo et la Mission de l’ONU (Monusco) ? Les deux parties ont signé jeudi un accord formalisant la reprise totale de leur coopération militaire, sclérosée depuis un an par une brouille sur la traque de la rébellion hutue rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Des troupes sud-africaines déployées dans l’est de la RDC pour composer la brigade d’intervention de la Monusco. © Monusco

Des troupes sud-africaines déployées dans l’est de la RDC pour composer la brigade d’intervention de la Monusco. © Monusco

Publié le 28 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous avons signé cet accord de coopération pour la reprise de la coopération militaire » dans le but de pacifier l’est du pays, instable depuis 20 ans et où des dizaines de groupes armés locaux et étrangers sévissent pour des raisons ethniques, foncières ou économiques, explique à Jeune Afrique le ministre congolais de la Défense, Crispin Atama Tabe.

« La Monusco doit nous donner un appui logistique, et un appui même au front (…) chaque fois que le besoin se fera sentir », souligne le ministre, qui a signé l’accord avec David Gressly, le numéro deux de la Monusco, qui représentait le chef de Mission, Maman Sidikou, actuellement à Addis-Abeba pour le sommet de l’Union africaine.

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« Nous sommes décidés à en terminer le phénomène des groupes armés cette année, si possible avant le mois de juin. Tout ce qu’il y a comme groupes armés. La priorité sera donnée aux groupes armés étrangers », ajoute-il.

Respect de la souveraineté du pays

Crispin Atama Tabe évoque en premier lieu la rébellion ougandaise islamiste des Forces démocratiques alliées (ADF), accusée d’avoir massacré environ 500 personnes dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. « Ensuite viennent les FDLR » et, quant à la myriade de groupes locaux, « on enregistre beaucoup de redditions », assure le ministre, selon qui le problème devrait être éradiqué « rapidement ».

Il insiste : la reprise de la coopération devra s’inscrire « dans le respect de la souveraineté » du pays. Il fait allusion à ce qui avait jeté un froid : alors que tout était prêt pour combattre les FDLR, le chef de la Mission de l’époque, Martin Kobler, avait exigé le changement de deux généraux soupçonnés de violations des droits humains.

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Kinshasa avait refusé et, fin janvier 2015, l’armée avait annoncé qu’elle attaquait seule les FDLR, dont des chefs ont participé au génocide des Tutsis au Rwanda avant de se réfugier dans l’est congolais.

Plus d’un millier de membres des FDLR neutralisés ?

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Le 12 janvier dernier, la RDC a affirmé que, en 2015, l’armée avait neutralisé « plus d’un millier » de membres des FDLR, qui étaient estimés à environ 1 500 avant l’offensive. L’annonce est intervenue peu après que de présumés FDLR ont massacré une quinzaine de personnes à Miriki, et alors que ces rebelles sont souvent accusés d’exactions contre les civils.

La reprise de la coopération permettra de réactiver le « dialogue stratégique » entamé en mars 2015. Ce dialogue doit définir les nouvelles tâches de la Mission, déployée depuis 1999 et aujourd’hui dotée d’un budget de 1,3 milliard de dollars, et jeter les bases du départ progressif de ses quelque 20 000 hommes en uniforme.

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