Centrafrique : nouvelles allégations d’abus sexuels sur des mineurs par des soldats étrangers
Moins de deux semaines après l’ouverture d’une enquête suite à de nouvelles accusations d’abus sexuels par des Casques bleus en Centrafrique, l’ONU a révélé l’existence de six nouvelles allégations. Deux portent sur l’affaire de viols présumés d’enfants par des soldats français de la force Sangaris, quatre autre visent cette fois un contingent de la Force de l’Union européenne (EUFOR) en Centrafrique.
« Des mineurs en Centrafrique auraient été abusés sexuellement par des soldats étrangers, notamment géorgiens », a indiqué le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, le 29 janvier. Il a déclaré être « très alarmé » par ces nouvelles allégations.
« Les crimes présumés ont principalement eu lieu en 2014, mais n’ont été découverts que ces dernières semaines », ajoute le communiqué publié à Genève ce vendredi, précisant que les faits « on eu lieu dans les environs ou à l’intérieur du camp de déplacés internes de M’Poko », situé près de l’aéroport à Bangui.
Un contingent géorgien de la force de l’UE est suspecté
Plusieurs filles ayant déclaré avoir été abusées sexuellement ou exploitées par des soldats étrangers ont été interviewées par une équipe de l’ONU en Centrafrique. « Selon quatre de ces filles, âgées de 14 à 16 ans au moment des faits présumés, leurs agresseurs appartenaient à des contingents opérant au sein de la force de l’UE (EUFOR-RCA) », souligne le communiqué.
Deux nouveaux cas dans l’affaire des viols présumés d’enfants par des soldats français
L’ONU a déclaré avoir aussi été informée de deux nouveaux cas dans l’affaire des viols présumés d’enfants par des soldats français en Centrafrique qui fait actuellement l’objet d’une enquête de la justice française.
« Le personnel onusien a interviewé une fille et un garçon, respectivement âgés de 7 et 9 ans lorsqu’ils auraient été abusés en 2014 par des membres des troupes françaises Sangaris », indique le communiqué. « La fille a dit avoir pratiqué des actes sexuels par voie orale sur des soldats français en échange d’une bouteille d’eau et d’un sachet de biscuits. Elle a déclaré, tout comme son frère de neuf ans, que d’autres enfants avaient été abusés de la même manière lors d’incidents répétés impliquant plusieurs soldats français », précise le texte.
Les Casques bleus de la Minusca également visés par une enquête
Ces révélations interviennent moins de deux semaines après l’annonce de l’ouverture d’une enquête suite à de nouvelles accusations d’abus sexuels en Centrafrique, mais visant cette fois directement les Casques bleus de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca). Au mois de juin dernier, la Minusca avait également informé qu’un contingent de ses Casques bleus était soupçonné d’avoir commis des crimes semblables qui « pourraient remonter à 2014 ».
« Ces accusations sont extrêmement graves et il est crucial que ces cas fassent l’objet d’une enquête approfondie et urgente » a souligné le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, « encouragé par les réponses initiales reçues des pays concernés et de l’UE » avant de conclure : « Bien trop de crimes restent impunis, leurs auteurs bénéficiant d’une impunité totale. Cela favorise tout simplement la commission d’autres violations. »
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