Maghreb : Louvre Hotels veut se démocratiser

Le français prévoit d’ouvrir 25 établissements d’entrée de gamme Campanile et Première Classe en cinq ans. Ses cibles : l’Algérie et le Maroc.

Le groupe est connu sur le continent via ses marques de standing, Golden Tulip et Royal Tulip. © Ch. Michelucci/Louvre Hotels

Le groupe est connu sur le continent via ses marques de standing, Golden Tulip et Royal Tulip. © Ch. Michelucci/Louvre Hotels

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 13 mars 2012 Lecture : 3 minutes.

Disposant déjà de 17 établissements de milieu et haut de gamme en Afrique et 53 au Moyen-Orient, le groupe français Louvre Hotels se lance sur le segment de l’hôtellerie économique au Maghreb. « La classe moyenne s’y est considérablement développée. Les clients locaux sont à la recherche d’une offre avec un confort simple et à prix modéré en centre-ville », analyse Alain Sebah, vice-président opérations internationales de Louvre Hotels.

En cinq ans, la société compte ouvrir dans le nord du continent 25 établissements Campanile et Première Classe, ses marques d’entrée de gamme. « Au Maroc, nous venons de nouer un accord avec le fonds H Partners [Attijariwafa Bank et Groupe Banque populaire, NDLR] pour construire trois établissements à Casablanca, annonce Sebah. Ils seront opérationnels en 2014 et financés à moitié par chacun des deux partenaires. » D’autres ouvertures suivront, à Marrakech, Rabat, Meknès et Fès, pour atteindre rapidement une taille critique de 15 établissements, « condition sine qua non pour être efficace et rentable sur le segment économique ». Le groupe veut aller vite, car Accor doit installer dans le royaume 25 Ibis Budget (ex-Etap Hotel) d’ici à 2020, en partenariat avec Akwa Group. De son côté, l’espagnol Gat Rooms prévoit d’y ouvrir cinq hôtels low cost.

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Louvre Hotels compte aussi développer ses Campanile et Première Classe en Algérie. Le Français, qui vient d’annoncer l’implantation d’un premier Golden Tulip, sa marque haut de gamme, dans la station balnéaire de Skikda, se dit très confiant dans le potentiel local, en raison notamment du démarrage du secteur touristique : « Il y a la place en Algérie pour plusieurs centaines d’hôtels en plus », affirme Sebah, qui entend y implanter au moins dix établissements d’entrée de gamme d’ici à fin 2017. Un créneau qu’il juge moins prometteur en Tunisie, « pas en raison de la crise ou du Printemps arabe, mais à cause d’une offre de milieu de gamme déjà étoffée et ultraconcurrentielle ».

Alliances

Croissance programmée au sud du Sahara

La société, qui compte deux Golden Tulip au Nigeria et deux au Ghana. Il veut se développer ailleurs en Afrique subsaharienne. Elle souhaite pour cela poursuivre son partenariat avec l’entrepreneur nigérian Amaechi Ndili, lequel gère les quatre établissements existants. « Bien qu’anglophone, il s’intéresse aux pays francophones voisins. Nous préparons avec lui un plan d’expansion d’une douzaine d’hôtels moyen et haut de gamme en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale », indique Alain Sebah. Le vice-président opérations internationales de Louvre Hotels avoue s’intéresser particulièrement au Bénin et au Gabon. C.L.B.

Le groupe n’abandonne pas pour autant ses marques Golden Tulip et Royal Tulip, gérées par des coentreprises locales. « Pour le moyen et haut de gamme, nous avons trouvé la bonne formule en nous alliant avec des professionnels de l’hôtellerie qui connaissent parfaitement le marché local, comme Rochdi El Bouab, avec qui nous avons créé Golden Tulip Maroc, ou Amine Moukarzel, qui développe la marque en Algérie », se félicite Sebah. Pour limiter les risques, les coentreprises ne sont que gestionnaires des hôtels.

Si 2011 a vu, avec la baisse du tourisme, le chiffre d’affaires de ses six Golden Tulip marocains chuter de 20 % à 25 %, le groupe ouvrira d’autres établissements de ce type. Le Consortium maroco-koweïtien de développement, qui détient cinq des six Golden Tulip du royaume, finance déjà la construction d’un nouveau, à Marrakech. Louvre Hotels devrait continuer à profiter de ressources venues du Golfe : plus de 1,5 milliard d’euros d’investissements qataris, koweïtiens et émiratis dans le tourisme marocain ont été annoncés en novembre.

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