Ce qu’il faut retenir du 26e sommet de l’Union africaine
Le vingt-sixième sommet de l’Union africaine s’est clôturé dimanche à Addis-Abeba. Retour en cinq points sur cette grand-messe panafricaine.
Burundi : convaincre Nkurunziza avant d’intervenir
Face au refus catégorique de Bujumbura d’accueillir toute troupe étrangère sur son sol, l’Union africaine (UA) n’a pas pu se mettre d’accord sur l’envoi de sa Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu). Le front du refus était notamment mené par l’Égypte, la Gambie et la Guinée équatoriale. L’organisation panafricaine a en revanche annoncé l’envoi à Bujumbura d’une délégation de très haut niveau, vraisemblablement composée de plusieurs chefs d’État en exercice (certaines sources évoquent notamment le nom de l’Équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema). « Nous surveillons la situation de très près, a prévenu le nouveau président de l’UA, Idriss Déby Itno. Nous ne pourrons pas accepter que la situation dégénère. Auquel cas, l’Union africaine interviendra militairement. »
Le Tchadien Idriss Déby Itno à la tête de l’Union africaine pour un an
Le président du Tchad a été désigné par ses pairs d’Afrique centrale, à qui revenait la présidence tournante de l’UA, pour prendre durant une année la présidence tournante de l’UA. Dans ses premières déclarations, il a surtout évoqué les crises du continent (en particulier celles du Soudan du Sud et du Burundi) et appelé les pays africains à régler eux-mêmes les crises. « Nous nous réunissons souvent. Nous parlons toujours trop. Nous écrivons beaucoup. Mais nous n’agissons pas assez, et parfois pas du tout », a-t-il déploré.
Le dernier show de Robert Mugabe à la tribune
Pour son dernier discours en tant que président de l’UA, le Zimbabwéen Robert Mugabe, 91 ans, s’est lancé dans une longue diatribe (près d’une heure) contre les Occidentaux. Barack Obama, les ONG, les Nations-unies, les Blancs… Comme d’habitude, tout le monde en a pris pour son grade.
Le mystère Dlamini-Zuma demeure
La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, n’a fait aucune allusion à son avenir, ni dans ses discours, ni dans ses – rares – déclarations à la presse. Son premier mandat expire en juillet 2016 et son successeur présidera la Commission jusqu’en 2020. Or elle est pressentie pour la succession à son ex-mari, Jacob Zuma, à la présidence sud-africaine en 2019.
Les dépôts de candidature pour la présidence de la Commission doivent intervenir d’ici fin mars. « Attendez de voir. Il reste du temps pour décider », a-t-elle expliqué à la presse sud-africaine à la clôture du sommet.
Kigali accueillera le prochain sommet
Comme prévu, c’est le Rwanda qui accueillera le prochain sommet de l’UA, fin juin-début juillet 2016. Cela pourrait être l’occasion d’inaugurer enfin le tout nouveau Kigali convention center, dont la construction a débuté il y a six ans. Surtout, ce sommet se déroulera à moins d’une heure de vol de Bujumbura, l’épicentre de la crise burundaise. Qui sera certainement de nouveau au centre des discussions.
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