Le Nigeria demande en urgence 3,5 milliards de dollars de prêts internationaux
La première économie africaine a adressé deux demandes d’emprunt, l’une à la Banque mondiale, l’autre à la Banque africaine de développement (BAD), notamment pour financer le déficit galopant de l’État.
Le Nigeria a demandé 2,5 milliards de dollars à la Banque mondiale et 1 milliard à la Banque africaine de développement, a indiqué dimanche 31 janvier Kemi Adeosun, la ministre nigériane des Finances, au Financial Times.
La délivrance des deux prêts doit aider à financer un déficit galopant des comptes nigérians, creusé par la décroissance des cours du pétrole (qui tournent toujours autour de 30 dollars le baril) dont le Nigeria est un grand exportateur.
Le déficit budgétaire de l’État fédéral atteint 15 milliards de dollars – contre 11 milliards prévus en 2016 . Les prêts, qui doivent aider à le renflouer, doivent encore être approuvée par les conseils d’administration des deux institutions. Ils doivent également rendre possible un ambitieux programme d’investissement dans les infrastructures ferroviaires, routières et électriques pour lequel le pays vient de voter un budget record de 6 080 milliards de nairas (environ 28 milliards d’euros) pour 2016.
Kemi Adeosun a déclaré au quotidien économique qu’il s’agissait « de la manière la moins coûteuse de financer le déficit du budget ». « Si j’obtiens un taux inférieur à 3% de la part de la Banque mondiale pour réaliser l’électricité, les transports, les routes dont nous avons besoin, pourquoi aurais-je recours au marché des eurobonds ? », a-t-elle déclaré.
Stabilité monétaire
Mi-janvier, elle avait annoncé que le gouvernement fédéral nigérian « pourrait lever entre 4,5 milliards et 5 milliards de dollars de financement externes, notamment auprès des institutions multilatérales de développement, des établissements de crédit à l’exportation ainsi que sur le marché des eurobonds ». Le Nigeria n’a plus émis d’eurobond depuis juillet 2013, date à laquelle le pays avait levé 500 millions de dollars sur les marchés internationaux.
En dehors de l’effondrement des cours du pétrole, le gouvernement de Buhari fait aussi face à la dégringolade de la monnaie nigériane sur le marché noir. A ce sujet, le président a affirmé le 28 janvier qu’il n’avait aucune intention de « tuer » le naira en le dévaluant, estimant que les Nigérians « ordinaires » n’avaient rien à y gagner. Les réserves du pays s’élèvent à 28 milliards de dollars – une baisse de 20 milliards depuis avril 2013 – de quoi couvrir à peine cinq mois d’importations.
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