Gros investissement de Coca-Cola au Nigeria
Le géant américain s’offre 40% de CHI, un fabricant et distributeur nigérian de jus et yaourts à boire. Selon le « Financial Times », Coca-Cola aurait payé 240 millions de dollars en cash.
Les difficultés économiques du Nigeria ne semblent pas dissuader les investisseurs du secteur des biens de consommation. Après Kellogg’s, le groupe américain de céréales qui a annoncé en septembre 2015 l’acquisition de 50% du nigérian Multipro pour 450 millions de dollars, c’est au tour de Coca-Cola de boucler une importante opération stratégique dans la première économie africaine.
Dans un communiqué diffusé le samedi 30 janvier, le groupe américain a annoncé avoir réalisé un premier investissement correspondant à 40% du capital de CHI, leader local des jus et yaourts à boire (notamment via les marques Hollandia et Chivita), avec l’intention de monter à 100% d’ici trois ans. Le montant payé n’a pas été communiqué, mais le Financial Times a indiqué, sans révéler sa source, que Coca-Cola avait payé environ 240 millions de dollars en cash.
Fondée en 1980, CHI ne communique pas son chiffre d’affaires. La société est contrôlée par Tropical General Investments Group (TGI Group), un groupe diversifié présent dans 12 pays (dont le Bénin avec Fludor, le Ghana, le Maroc, l’Afrique du Sud) et comptant 9 000 employés. TGI est lié au groupe familial de négoce Vink + Co, basé en Allemagne.
TGI et Coca-Cola ont annoncé leur volonté de « discuter conjointement et d’explorer d’autres possibilités régionales pour développer davantage cette relation ».
Cohabitation
En prenant 40% de CHI, Coca-Cola élargit son portefeuille de marques en dehors des sodas, qui constituent toujours l’essentiel de ses revenus mais dont la croissance des ventes (en tout cas au niveau mondial) semble ralentir. « Nous sommes très optimistes quant à la croissance économique et sociale continue de l’Afrique et nous reconnaissons, en élargissant notre portefeuille et en introduisant de nouveaux produits, l’importance d’avoir toujours une longueur d’avance quant à l’évolution des goûts des consommateurs. L’annonce d’aujourd’hui positionne idéalement Coca-Cola et CHI sur le chemin de la croissance, à un moment de l’industrie des boissons en Afrique qui est passionnant », a souligné dans un communiqué Kelvin Balogun, président de Coca-Cola Central, East and West Africa (CEWA).
Coca-Cola était déjà présent au Nigeria depuis plusieurs décennies via son partenariat avec Nigerian Bottling Company (NBC), leader local des sodas contrôlé par Coca-Cola Hellenic Bottling Company (un groupe européen lui-même détenu à 23% par Coca-Cola). Aucun élément n’a été donné quant à la cohabitation future entre NBC et CHI et la répartition du portefeuille de marques de Coca-Cola, dominé par les sodas (Coca-Cola, Fanta, Sprite, Schweppes, etc) mais qui inclut aussi des jus, des eaux minérales…
En 2014, Coca-Cola a annoncé une augmentation de ses investissement en Afrique, pour les porter à 17 milliards de dollars entre 2010 et 2020.
Citigroup a conseillé CHI dans le cadre de l’entrée de Coca-Cola à son capital.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?