RD Congo : qui est le général Derrick Mgwebi, nouveau chef de la Monusco ?

Le nouveau commandant de la Monusco, le général sud-africain Derrick Mgwebi, prend ses fonctions lundi à Kinshasa.

Cérémonie d’accueil du commandant de la Force de la Monusco, le général de corps d’armée Derrick Mbuyiselo Mgwebi d’Afrique du Sud, à Kinshasa. © Michael Ali / MONUSCO

Cérémonie d’accueil du commandant de la Force de la Monusco, le général de corps d’armée Derrick Mbuyiselo Mgwebi d’Afrique du Sud, à Kinshasa. © Michael Ali / MONUSCO

Publié le 1 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Le général sud-africain Derrick Mbuyiselo Mgwebi, 59 ans, est arrivé dimanche 31 janvier à Kinshasa. Il prend ses fonctions lundi comme chef de la force de la Mission de l’ONU en RD Congo (Monusco), qui vient de reprendre une pleine collaboration militaire avec l’armée, après un an de brouille. Il remplace le général brésilien Carlos Alberto dos Santos Cruz, qui a terminé son mandat le 2 décembre, après deux ans et demi de service.

35 ans d’expérience militaire, dont 3 au Burundi

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Le général Mgwebi, marié et père de deux enfants, a été nommé le 29 décembre par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Diplômé en gestion de la défense et en administration des affaires en Afrique du Sud, il cumule 35 ans d’expérience militaire. Il a été directeur des Forces spéciales, directeur de la formation et des opérations, chef des opérations conjointes, et chef des ressources humaines au sein des Forces nationales de défense sud-africaines (SANDF), secrétaire militaire au ministère de la Défense ou encore directeur de l’infanterie de l’armée.

En 2003, il a été nommé chef de la Mission africaine au Burundi (Miab), créée cette année-là par l’Union africaine. En 2004, la Miab a servi de base pour lancer l’Opération de l’ONU au Burundi (Onub), que général Mgwebi a dirigée jusque sa fin, en 2006. En RDC, il devra gérer 20 000 hommes en uniforme, contre 1 800 à la fermeture de l’Onub.

Son nom circulait depuis 2013

Le nom du général Mgwebi circulait depuis juin 2013 mais, au Conseil de sécurité à New York, les États-Unis se sont montrés réticents afin de « protéger » le Rwanda, explique un haut-responsable de l’ONU. À l’époque, Kinshasa combattait la rébellion Mouvement du 23 mars (M23) qui, selon des experts de l’ONU, était soutenu dans l’Est par le Rwanda et l’Ouganda voisins, ce que ces pays ont toujours démenti.

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D’après le haut-responsable onusien, appuyer le général sud-africain aurait engagé Washington, alors grand allié de Kigali, dans une guerre indirecte contre le Rwanda : l’Afrique du Sud appartient à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qui fournit 3 000 hommes parts égales sud-africains, tanzaniens et malawites) à la brigade d’intervention de la Monusco. Cette brigade, au mandat offensif, a appuyé l’armée congolaise pour défaire le M23, en novembre 2013.

Un choix rassurant pour Kinshasa

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Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, estime que l’Afrique du Sud a « prouvé sa bonne volonté, son implication et son souci de pouvoir faire le maximum » pour aider l’armée congolaise à combattre les dizaines de groupes armés locaux et étrangers actifs dans l’Est. « Ils se sont pas mal engagés au combat. » Selon l’accord de reprise de la coopération entre les armées congolaise et onusienne, la brigade d’intervention, et donc les Sud-Africains, doit jouer un rôle accru dans la traque des groupes armés. Un haut-responsable de l’armée congolaise n’exclut pas que le général Mgwebi puisse être un atout dans cette nouvelle configuration mais souligne que, souvent, le dernier mot revient à New York.

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