Niger : de Tillabéri à Niamey en passant par Dosso, la campagne pour la présidentielle est lancée
C’est officiel : depuis le 30 janvier, les candidats à la présidentielle nigérienne sont en campagne. D’un côté, Mahamadou Issoufou, qui espère convaincre de la qualité de son bilan. De l’autre, une opposition qui s’est rassemblée pour lui faire barrage.
Seini Oumarou n’a pas une minute à perdre
Seini Oumarou, qui avait terminé second en 2011, ne voulait pas perdre une seule minute. Il a lancé, dès le 30 janvier à minuit, sa campagne au Palais des sports de Niamey, entourés de ses soutiens du MNSD Nassara. Le candidat a ensuite pris la route de la région de Tillabéri où il a enchaîné les rassemblements durant le week-end. Il a prévu d’y rester jusqu’à mardi 2 février.
Seini Oumarou n’est pas le seul à vouloir sillonner les sept régions du Niger. Amadou Boubacar Cissé, candidat de l’UDR et membre de la Coalition pour l’Alternance en 2016 (Copa 2016), prévoyant un accord entre les principaux candidats de l’opposition au second tour, affiche également cette ambition. « Nous allons privilégier le travail de proximité aux grands meetings », estime l’ancien ministre du Plan.
Hama Amadou, à distance
Les partisans d’« ABC » pourraient croiser ceux de Hama Amadou, candidat du Moden Lumana, incarcéré à Filingué, à 180 kilomètres de Niamey. Si l’ancien président de l’Assemblée nationale ne peut faire campagne lui-même, ses soutiens ont prévu un premier rassemblement, à Dosso, lundi après-midi et lui-même a bien l’intention de faire en sorte que sa voix porte au-delà des murs de sa cellule.
« Hama tient le coup et a le moral », a ainsi confié à Jeune Afrique un ténor de l’opposition, qui l’a visité le 26 janvier dans sa prison de Filingué, afin de finaliser l’accord de ralliement au sein de la Copa 2016, et discuter des lignes directrices à suivre. Le pacte ne se limite en effet pas au scrutin, mais intègre des dispositions en cas de victoire.
Selon nos informations, une ligne directrice a été validée concernant la gouvernance politique et économique et des mesures ont été évoquées au sujet de la justice et la lutte contre la corruption notamment.
Issoufou, en avance
Les principaux candidats de l’opposition auront fort à faire pour rattraper Mahamadou Issoufou. Président sortant, il a en effet multiplié les inaugurations ces dernières semaines, notamment à Bagaroua, pour le lancement d’un chantier routier, le 19 février, à Niamey, le 25 février pour l’inauguration du deuxième échangeur, ou encore à Zinder, le 28 février, pour le projet hydraulique Ganaram.
Après des décennies de problèmes d’ eau, la Population de Zinder enfin soulagée grâce au projet Ganaram. #Niger #eau pic.twitter.com/kA31f9SzBV
— Issoufou Mahamadou (@IssoufouMhm) January 28, 2016
Autant d’occasions de mettre en valeur son bilan à la tête du pays depuis 2011 et de le faire savoir au plus grand nombre via les réseaux sociaux, où il dispose notamment de deux comptes sur Twitter. Avant le début officiel de sa campagne, qu’il a lancé avec un meeting à Diffa, le 30 janvier, aux côtés, notamment, de Mohamed Bazoum, président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialiste (PNDS). Il lui reste vingt jours pour savoir si, oui ou non, il remportera son pari d’une réélection au premier tour.
https://twitter.com/issoufou2016/status/694105356373467136
Cette élection ne sera pas difficile pour nous ,parce que @Issoufoumhm justifie d'un bilan extraordinaire. pic.twitter.com/BDRhcfk0bJ
— Mohamed Bazoum (@mohamedbazoum) January 30, 2016
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