Mali : le tourisme réduit à peau de chagrin sous la menace terroriste
Le nombre de touristes européens est passé de 71 371 en 2014 à 35 700 en 2015, sous le coup des attaques du Radisson Blu de Bamako en novembre et d’un hôtel de Sévaré, au centre du pays, au mois d’août. Le chiffre était déjà tombé de 160 000 à 142 000 entre 2011 et 2013.
Dégringolade du nombre de touristes au Mali. Habituellement les plus propices l’année, les mois de janvier et février ne font pas le plein, loin s’en faut. Depuis quelques semaines à Bamako, restaurants et hôtels ne voient pas l’ombre d’un touriste. Et pour cause : depuis les attaques terroristes qui ont frappé l’hôtel Radisson de Bamako fin novembre, les annulations sont allées bon train.
Si le nombre de touristes européens au Mali était tombé à 71 371 en 2014 (contre 190 000 en 2008, 160 000 en 2011, 142 000 en 2013 selon la Banque mondiale), il devrait encore chuter en 2015. Selon des chiffres encore provisoires de la direction nationale de Tourisme, on estime à 35 700 le nombre de touristes européens l’année dernière au Mali.
Et les revenus du secteur vont de pair. « En 2014, la recette globale du secteur atteignait 50 milliards de F CFA (environ 76,2 millions d’euros) et les investissement 4,65 milliards de F CFA, mais cette année, à cause des attaques terroristes, nous avons prévu 40 milliards de F CFA de recettes », explique Moussa Dembélé, chargé de statistiques touristiques et hôtelières à la direction nationale de Tourisme.
Festival sur le Niger lui aussi touché
Une prévision qui sera très certainement encore revue à la baisse. Elle avait été réduite après l’attaque d’un hôtel, où séjournent touristes et diplomates, à Sévaré au centre du pays en août, mais ne tient pas compte des conséquences des attaques du Radisson de Bamako en novembre.
Même les organisateurs du Festival sur le Niger (dont la prochaine édition a lieu du 3 au 7 février 2016 à Ségou), qui est l’un de plus grand rendez-vous musical au Mali, ont décidé de réduire la voilure et d’annuler le concert géant de musique prévu habituellement sur les berges du fleuve Niger.
Voyages d’affaires et personnels diplomatiques
À Bamako, si les hôtels et restaurants restent ouverts, c’est en grande partie grâce à la fréquentation des personnels de la Minusma, la mission des Nations Unies au Mali, des ONG, ou des autres partenaires de développement.
« L’année dernière à cette même date, j’avais entre 20 et 30 touristes qui, pour la plus part, font la traversée de l’Afrique, du Maghreb jusqu’en Afrique du Sud en voiture. Cette année, rien », nous confie le gérant d’une auberge dans un quartier résidentiel de Bamako.
Seule petite note d’enthousiasme dans ce climat délétère, les voyages d’affaires : « Ils reprennent petit à petit », glisse Moussa Dembélé, sans donner davantage de précisions.
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