Deux Sud-Africains condamnés à 17 et 10 ans de prison pour le meurtre d’un Mozambicain
Deux hommes ont été condamnés lundi pour le meurtre d’un immigré mozambicain lors des violences xénophobes qui ont secoués l’Afrique du Sud en avril 2015.
![Un drapeau sud-africain sur la façade d’un immeuble du Cap (photo d’illustration). © Schalk van Zuydam / AP / SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/02/02/sipa_ap21849108_000003.jpg)
Un drapeau sud-africain sur la façade d’un immeuble du Cap (photo d’illustration). © Schalk van Zuydam / AP / SIPA
Le juge Lucas van der Schyff a condamné Mtintho Bhengu, un des deux meurtriers, à 17 ans de prison. Il a estimé que ce dernier représentait un danger pour la société et qu’il n’avait eu aucun remord pour le meurtre d’Emmanuel Sithole. Son complice, Sifundo Mzimela, a écopé de 10 ans de réclusion tandis qu’un troisième homme, mineur, a été condamné à 5 ans de prison avec sursis et a été relâché sous contrôle judiciaire.
Un meurtre médiatisé
En avril 2015, Emmanuel Sithole, un immigré mozambicain, avait été poignardé par Mtintho Bhengu dans une rue adjacente d’Alexandra dans le nord de Johannesburg. Touché gravement au cœur, il a succombé à ses blessures à l’hôpital. Ce meurtre a été photographié par un journaliste local, James Oatway. Cette photographie avait fait la une du journal sud-africain The Sunday Times et s’est ensuite retrouvée dans beaucoup de médias internationaux. On peut y voir très clairement M. Bhengu brandir un couteau en direction d’Emmanuel Sithole, la victime. Ce lundi, le juge a décrit ce meurtre comme « dénué de sens, brutal et pas nécessaire ».
https://twitter.com/asandamagaqa/status/662621062434332673
Des violences xénophobes récurrentes
Une vague de violences xénophobes contre les immigrés africains a secoué l’Afrique du Sud en avril 2015. Ces émeutes, fréquentes et régulièrement encouragées par des personnalités publiques, touchent les étrangers qui sont accusés de prendre l’emploi des Sud-Africains. Le taux de chômage dépasse les 25% dans le pays (un record depuis 2003) qui n’encourage évidemment pas l’apaisement du climat social. En 2008, une vague de xénophobie sans précédent avait également fait 62 morts en Afrique du Sud. Les victimes sont généralement originaires de pays africains, comme le Mozambique, le Malawi ou le Zimbabwe.
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