Procès Gueï en Côte d’Ivoire : Anselme Séka Yapo nie tout en bloc
Anselme Séka Yapo alias « Séka-Séka », principal accusé de l’assassinat en 2002 du général Robert Guéï et de plusieurs de ses proches, a nié mardi avoir appuyé sur la détente et même être présent sur les lieux du crime.
« Je ne suis pas un voyou, un gangster, pas un tueur à gages (…) ou chef d’un escadron de la mort », a clamé, le 2 février, Anlselme Séka Yapo, responsable de la sécurité de l’ancienne première dame Simone Gbagbo, demandant au tribunal d’interdire, notamment à la presse, qu’on l’appelle « Séka-Séka », comme il est surnommé.
Principal accusé de l’assassinat en 2002 du général Robert Gueï, il a nié toute responsabilité. « Je n’étais pas à la cathédrale [Saint-Paul qui domine le centre-ville d’Abidjan où le général Gueï a été arrêté], ni à la résidence du général [où il a été tué] pour donner la mort », a-t-il déclaré, à plusieurs reprises malgré plusieurs témoignages à charge.
Un témoin assure pourtant l’avoir « vu tirer » sur la femme du général Guéï alors qu’il n’y avait « aucune hostilité apparente ».
« Aucune preuve » contre Séka Yapo, selon son avocat
L’avocat du commandant Séka, Me Mathurin Dirabou, a défendu son client : « Il a donné avec précision » son emploi du temps dans lequel figure notamment la protection de Alassane Ouattara, élu président en 2010, et qui s’était réfugié chez l’ambassadeur d’Allemagne, craignant pour sa vie.
C’est la parole des uns contre celle des autres
« Il n’y a aucune preuve, c’est la parole des uns contre celle des autres », a poursuivi l’avocat, assurant que les rapports balistiques et d’autopsie innocenteraient son client, déjà condamné à 20 ans de prison dans un autre affaire et souvent dépeint dans la presse ou au tribunal comme un « tueur ».
« Si on avait ouvert une enquête [en 2002] on en serait pas là », a précisé l’avocat qui souligne que celle-ci n’a été ouverte qu’en 2012, après le départ de Laurent Gbagbo.
De son côté, le commandant Séka a également demandé qu’on écarte de la procédure des aveux devant la Direction de la Sécurité du Territoire (DST) assurant qu’il avait été torturé et ses propos « déformés ».
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