Reportage : à Tunis, les entrepreneurs misent sur le coaching

Préparer les futurs entrepreneurs aux embûches administratives et financières qui les attendent : c’est l’objectif du 3e Salon de l’Entrepreneuriat qui se déroule du 3 au 4 février à Tunis, au siège de l’UTICA, le principal syndicat patronal. Le mot d’ordre cette année : le coaching.

Jeunes tunisiens dans une agence BNEC (Bureaux de l’Emploi et du Travail Indépendant), à Tunis le 02 juillet 2010. © Ons Abid pour Jeune Afrique

Jeunes tunisiens dans une agence BNEC (Bureaux de l’Emploi et du Travail Indépendant), à Tunis le 02 juillet 2010. © Ons Abid pour Jeune Afrique

MATHIEU-GALTIER_2024

Publié le 3 février 2016 Lecture : 2 minutes.

« Les candidats que nous rencontrons ont un manque de confiance en eux flagrant, regrette Dorra Baltagi Eltaief, vice-présidente du Carrefour méditerranéen des coachs certifiés (CMCC). Surtout, ils n’ont aucune idée des différents possibilités de financement. Nous sommes là pour leur dire qu’il existe des solutions et qu’ils peuvent réaliser leur rêve d’entreprise. »

Rester optimiste, malgré la conjoncture difficile – le ministre des Finances, Slim Chaker, a annoncé un taux de croissance inférieur à 0,3 % en 2015 – c’est le principal objectif du Salon de l’entrepreneuriat de Tunis, notamment avec le concours Startup Tunisia Awards organisé en collaboration avec le CMCC.

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Réalité du terrain

Le challenge remettra 7 trophées aux projets les plus ambitieux parmi les quelque 600 dossiers présentés. Innovation, social, écologie, etc. les postulants – dont un tiers de femmes – ont montré leur créativité mais aussi leurs limites au moment d’affronter la réalité du terrain.

« Je veux créer une ferme écologique de production de spiruline [micro-algue aux vertus alimentaires], explique Ahmed Kerkeni, 27 ans. J’ai eu cette idée juste avant la fin de ma licence en biotechnologie. On a eu des cours sur le monde de l’entreprise mais ce n’est pas suffisant pour être crédible face à un banquier qui demande un business plan. »

Malgré 12 ans d’expérience professionnelle en tant que chirurgien dentiste, le docteur Amir Chater, qui souhaite créer des cabinets dentaires mobiles dans les régions sinistrées de la Tunisie, s’est lui aussi trouvé dans l’impasse : « On m’a conseillé de transformer mon association en « société scientifique » ce qui me permettra de bénéficier d’aides à l’innovation. C’est un aspect juridique que j’ignorais totalement. »

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Experts et banquiers

Une partie du rez-de-chaussée du siège de l’UTICA a été transformé en « Village coaching ». Trente experts se proposent pendant les deux jours de fournir gratuitement des conseils aux jeunes créateurs qui ne savent pas comment développer leur idée ou leur invention dans le monde de l’entreprise.

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Dans le reste du Salon qui compte une soixantaine de stands, les acteurs bancaires sont majoritaires. Ils proposent des solutions de financement « adaptées à la création d’entreprise », insistent-ils. Enfin, jusqu’à une certaine limite, celle de la réalité du marché : « Nous acceptons un peu plus de la moitié des projets de financement, estime Karim Mbarek, chargé de crédit à la Banque de l’habitat. Cela dépend beaucoup du secteur : s’il s’agit d’ouvrir une pharmacie, aucun problème ; si le client veut s’installer dans le BTP, ça sera plus difficile. »

Tunisie Place du Marché, spécialiste de l’édition et des salons professionnels, est l’organisateur du 3e Salon de l’entrepreneuriat. Pour cet événement, le groupe présent à Tunis, Sousse et Sfax, espère la venue de 6 000 visiteurs cette année contre 5 000 l’an dernier.

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