Football : Pierre-Emerick Aubameyang, serial-buteur

Fort de ses exploits avec le Borussia Dortmund, l’international gabonais Pierre-Émerick Aubameyang a été élu meilleur joueur africain de 2015 par la CAF. Et se classe aujourd’hui parmi les meilleurs attaquants au monde.

Pierre-Emerick Aubameyang en janvier 2016. © Martin Meissner/AP/SIPA

Pierre-Emerick Aubameyang en janvier 2016. © Martin Meissner/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 3 février 2016 Lecture : 3 minutes.

Bernard Caiazzo, le président du comité de surveillance de l’AS Saint-Étienne, en est intimement convaincu : le Gabonais Pierre-Émerick Aubameyang, 26 ans, terminera sa carrière dans le Forez. Là où le Borussia Dortmund est venu le chercher durant l’été 2013 moyennant un (gros) chèque de 15 millions d’euros, assorti de quelques bonus. « Je suis certain qu’il reviendra un jour chez nous. Il a laissé un excellent souvenir ici. Sportivement, bien sûr [41 buts toutes compétitions confondues entre janvier 2011 et juin 2013], mais aussi humainement. C‘est un garçon humble, disponible et très professionnel. Je me souviens qu’il avait reçu des offres beaucoup plus lucratives que celle de Dortmund, mais plutôt que de privilégier l’aspect financier, il a opté pour un choix de carrière intelligent. Et ce qu’il montre en Allemagne prouve qu’il ne s’est pas trompé », explique-t-il.

Le dirigeant stéphanois ne s’est guère ému des critiques de l’Ivoirien Yaya Touré et du Ghanéen André Ayew lorsque Aubameyang a décroché le titre de meilleur joueur africain de 2015, décerné au début du mois de janvier par la Confédération africaine de football (CAF) à Abuja (Nigeria). Il est vrai que PEA, comme on le surnomme, n’a rien gagné l’année dernière. Mais son taux de réussite particulièrement élevé avec Dortmund a convaincu le jury de lui accorder cette récompense pour la première fois de sa carrière. « Je ne suis pas surpris de ce qu’il réalise », commente le Bosnien Faruk Hadzibegic, actuel entraîneur de Valenciennes (France, ligue 2), et qui fût le premier à le faire évoluer au niveau professionnel à Dijon (2008-2009).

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Vitesse et sens du but

« Le Milan AC, où il est arrivé en 2006 [après avoir évolué dans des équipes de jeunes en France et en Colombie alors qu’il suivait la carrière de son père, Pierre Aubameyang], nous l’avait prêté. Certains de mes anciens coéquipiers de la sélection de Yougoslavie, tels que Boban et Savicevic, ont joué dans ce club, j’avais donc de bonnes informations. De plus, je connais le père de Pierre-Émerick, avec qui j’avais évolué à Toulouse, et c’est quelqu’un qui conseille intelligemment son fils. Il n’avait que 19 ans à son arrivée à Dijon, mais déjà, sa vitesse et son sens du but étaient intéressants. »

Cependant, à Lille (2009-2010) puis à Monaco (2010-2011), Aubameyang joue peu. Et il ne marque que quatre fois avant son départ à Saint-Etienne, en janvier 2011. « C’est là-bas que tout a vraiment démarré pour lui », affirme l’international gabonais Rémy Ebanega. « On lui a fait confiance, il s’est aguerri, et naturellement, il a commencé à être plus efficace. Son choix d’aller à Dortmund ne m’a pas surpris, car le championnat d’Allemagne correspond à ses qualités. »

Vers un club encore plus renommé ?

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Né à Laval d’un international gabonais – qui a totalisé 80 sélections avec l’équipe nationale – et d’une mère française, frère de Willy et Catilina – également footballeurs professionnels –, Pierre-Émerick Aubameyang a opté pour le Gabon en mars 2009, quelques semaines après avoir honoré une sélection avec l’équipe de France Espoirs. « On le suivait, surtout depuis qu’il était à Dijon. Quand je l’ai appelé pour jouer contre le Maroc en qualifications pour la Coupe du monde 2010, il est venu », explique Alain Giresse, alors sélectionneur des Panthères, évoquant un joueur « sérieux, travailleur et à l’écoute ».

Ebanega, qui l’a côtoyé en équipe nationale, se souvient d’un coéquipier « qui ne mettait pas son statut en avant. Il ne faisait pas trop de bruit, mais il a toujours su dire les choses, à chaque fois pour le bien du collectif. » La réussite de sa troisième saison allemande [27 buts inscrits toutes compétitions confondues – selon des statistiques arrêtées au 5 février – sur 67 au total depuis 2013] pourrait lui ouvrir les portes d’un club encore plus renommé, à court terme. Son employeur a fixé le prix à partir duquel il commencera à discuter : 60 millions d’euros.

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