Le Soudan et le Soudan du Sud concluent un accord de principe sur le pétrole
Un accord de principe sur le montant de la redevance que paie le Soudan du Sud au Soudan pour l’utilisation de ses oléoducs a été conclu par les ministres du Pétrole des deux pays, selon des informations de presse parues jeudi.
Les oléoducs soudanais, menant vers Port-Soudan sur la rive de la mer Rouge, sont indispensables au Soudan du Sud pour exporter son brut. En raison de la chute des cours mondiaux et du montant de cette redevance, fixée jusque-là à 24 dollars le baril, il vend actuellement ce brut à perte.
Global Witness, ONG de lutte contre la corruption liée aux ressources naturelles, avait indiqué en janvier que le Soudan du Sud vendait son pétrole environ 20 dollars le baril.
Lors d’une réunion mercredi à Juba, la capitale du Soudan du Sud, les deux ministres ont décidé qu’au lieu d’une redevance fixe, celle-ci serait désormais indexée sur le prix du brut.
« Nous avons discuté et nous nous sommes accordés sur le principe d’une révision de l’accord », a déclaré le ministre sud-soudanais du Pétrole et des Mines, Stephen Dhieu Dau, cité par le site internet Sudan Tribune.
La redevance « fluctuera à la hausse ou à la baisse, en fonction des prix du brut au niveau mondial », a-t-il ajouté. Son homologue soudanais Mohammed Awad a expliqué que les détails techniques de l’accord devaient encore être établis, selon radio Tamazuj.
Enclavé
En proclamant son indépendance le 9 juillet 2011, après des décennies de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession. Mais, enclavé, il continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l’exporter.
L’économie du plus jeune pays du monde, qui a replongé en décembre 2013 dans la guerre civile, est au bord de l’effondrement.
La production de pétrole – dont le Soudan du Sud tirait 98% de ses recettes à son indépendance – a diminué de plus de la moitié pour s’établir à environ 150.000 barils par jour. La livre sud-soudanaise a sombré, l’inflation s’est établie à 109 % sur un an en décembre et le pays manque cruellement de devises.
M. Dhieu Dau avait estimé en janvier que l’arrêt de la production de brut sud-soudanais était inévitable à cours terme, faute d’un accord avec Khartoum sur une réduction de la redevance.
Selon des observateurs, Juba n’a pas pu payer ces derniers mois cette redevance. Des années de mauvaise gestion, l’arrêt de l’exportation de brut entre janvier 2012 et avril 2013 – une décision qui avait débouché sur d’intenses combats frontaliers avec le Soudan entre mars et mai 2012 -, puis la guerre civile ont profondément affecté la production de brut du Soudan du Sud.
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