Willy Asseko : « Il faut profiter de la chute du prix du baril pour promouvoir l’entrepreneuriat au Gabon »

Co-fondateur de l’association Agir pour une jeunesse autonomue (APJA), l’ancien basketteur Willy Asseko tente de transmettre aux jeunes Gabonais l’esprit d’initiative.

Willy Asseko © David Ignaszewski pour Jeune Afrique

Willy Asseko © David Ignaszewski pour Jeune Afrique

Publié le 4 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Ancien basketteur international, Willy Conrad Asseko s’est lancé dans l’entrepreneuriat alors qu’il n’avait que 25 ans. Ingénieur en télécommunications diplômé en 2009 de l’Université de sciences appliquées de Dortmund (Allemagne), il est revenu chercher du travail à Libreville.

Faute d’en trouver, il a créé fin 2010 Les Transports citadins (LTC), une société de services logistiques et de location de véhicules destinés aux entreprises, aux hommes d’affaires et aux touristes. Un pari encore rare au Gabon, où la fonction publique reste le principal employeur.

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Co-fondateur d’Agir pour une jeunesse autonome (APJA), il s’évertue à insuffler aux jeunes un peu de son esprit d’entreprise et a contribué à la mise en place du premier incubateur du pays (JA Gabon). Début décembre, il figurait parmi les membres du jury du concours organisé par le réseau Junior Achievement pour récompenser les jeunes entrepreneurs du continent, qui se tenait pour la première fois au Gabon.

Jeune Afrique : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui ont un projet d’entreprise et qui veulent le développer ?

Willy Asseko : Je leur dis d’utiliser leurs talents ! Quand je vois une fille qui sait tresser, je lui explique que son savoir-faire se facture 15 000 F CFA (environ 23 euros) par tête dans les salons de coiffure. Et je lui demande de calculer ce que cela peut donner à la fin du mois. Je leur conseille aussi de s’associer, de ne pas rester chacun de leur côté. Nous essayons de leur inculquer les valeurs du patriotisme économique pour qu’ils soient acteurs du développement. Pour paraphraser la célèbre maxime, je dis aux jeunes : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. »

Mais de nombreux freins à la création d’entreprise persistent tout de même…

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Oui, mais certains ont été enlevés. À l’AJPA, nous avons obtenu la création d’un guichet unique pour faciliter le processus de création d’entreprise. Et nous avons été entendus : une seule structure a été mise en place, l’Agence nationale de promotion des investissements du Gabon (ANPI). Elle sera bientôt effective. Mais beaucoup de travail reste à faire, notamment autour de la formation, du financement, et de l’accès aux marchés publics.

N’est-il pas compliqué de promouvoir l’entrepreneuriat dans un pays où la fonction publique reste la première vocation ?

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L’économie gabonaise s’appuie sur la rente pétrolière, ce qui explique la faiblesse du secteur privé. Et nous avons fabriqué une génération d’intellectuels pour la mise en œuvre de notre administration. Cela dit, je suis convaincu que nous sommes la génération qui changera les mentalités. Il faut profiter de la chute du baril de pétrole pour opérer ce changement.

Plusieurs signes sont très positifs : Libreville a désormais son incubateur pour jeunes entrepreneurs. Des espaces de co-working commencent à essaimer, où ceux-ci peuvent être suivis gratuitement. Et le concours organisé par le réseau Junior Achievement pour le continent africain s’est tenu pour la première fois au Gabon. Il récompense les jeunes porteurs de projet.

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