Racisme en Inde : une étudiante tanzanienne frappée et à demi dénudée par la foule

La police indienne a arrêté jeudi cinq hommes dans l’enquête sur des violences subies par une étudiante tanzanienne frappée à Bangalore (sud) par une foule en furie qui lui a arraché son tee-shirt.

Une étudiante indienne tient une pancarte jeudi 4 février après l’agression d’une Tanzienne à Bangalore. © Aijaz Rahi / AP / SIPA

Une étudiante indienne tient une pancarte jeudi 4 février après l’agression d’une Tanzienne à Bangalore. © Aijaz Rahi / AP / SIPA

Publié le 4 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Les circonstances de l’agression

Dimanche 31 janvier au soir, une jeune étudiante tanzanienne de 21 ans a été prise à partie par la foule alors qu’elle était de sortie avec ses amis. Circulant en voiture alors qu’elle approchait des lieux d’un accident ayant occasionné la mort d’une femme une heure plus tôt, son véhicule a été violemment attaqué.

« Notre voiture a été incendiée. Ils ont tiré sur mon tee-shirt et l’ont arraché, me laissant sans rien. Ils ont continué à nous agresser et nous avons fui pour sauver nos vies », indique-t-elle dans sa plainte parue dans le Times of India. L’accident mortel, lui, impliquait un véhicule conduit par un Soudanais. Le racisme semble donc bien être – a priori – à l’origine de l’agression.

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La police passive ?

Comme dans l’agression des Ivoiriens par des Indiens ivres survenue en mars 2015, la police est accusée de n’avoir pas empêché cette attaque. Plus loin dans sa plainte, elle continue : « Mes amis et moi avons sauté dans un bus. Le conducteur n’a pas bougé et les autres passagers nous ont chassés. Un passant m’a donné son tee-shirt, il a également été frappé ».

Selon le responsable de la police de Bangalore NS Megharikh, cinq personnes ont été arrêtées après cet événement qu’il qualifie d’« incident de la route » qui ne comporterait, selon lui, aucun caractère raciste. La jeune femme aurait pourtant rapidement précisé sur place ses origines et expliqué qu’elle n’avait aucun lien avec le précédent accident.

« Ils nous ont dit : ‘Vous vous ressemblez tous, vous devriez retrouver l’homme noir qui a écrasé une femme dans le quartier’ », a affirmé l’étudiante tanzanienne dans sa plainte.

Une agression « honteuse »

La ministre des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, a qualifié cette agression de « honteuse » et demandé à la justice d’agir rapidement pour punir les coupables.

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« Nous sommes profondément peinés par cet incident honteux dont a été victime une jeune Tanzanienne à Bangalore », ville accueillant un grand nombre d’étudiants étrangers, a-t-elle écrit sur le réseau social Twitter tard mercredi soir.

L’ambassadeur de Tanzanie en Inde estime que les pays africains doivent collaborer pour faire cesser ce genre d’incidents qui « surviennent régulièrement. »

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Les étudiants africains à Bangalore « sont vraiment déçus, frustrés et effrayés » suite à l’attaque, a déclaré l’ambassadeur de Tanzanie en Inde John W. H. Kijazi à la chaîne de télévision indienne CNN-IBN. Il affirme avoir appelé le gouvernement indien à renforcer la sécurité pour ces étudiants.

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