Alassane Ouattara promet de ne plus envoyer d’Ivoiriens à la CPI

À l’issue d’une rencontre jeudi avec son homologue français, François Hollande, à Paris, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, a déclaré qu’il n’enverrait plus d’Ivoiriens à la Cour pénale internationale (CPI).

Le président ivoirien Alassane Ouattara quitte le palais de l’Elysée après un entretien avec le président français François Hollande, le 4 février 2016 à Paris. © Stéphane de Sakutin/AFP

Le président ivoirien Alassane Ouattara quitte le palais de l’Elysée après un entretien avec le président français François Hollande, le 4 février 2016 à Paris. © Stéphane de Sakutin/AFP

Publié le 5 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Adieu le transfèrement d’Ivoiriens à La Haye. Du moins sous la présidence Ouattara. La Côte d’Ivoire a désormais une « justice opérationnelle », a expliqué le 4 janvier, Alassane Dramane Ouattara, à l’issue d’une rencontre à Paris avec son homologue français, François Hollande. Avant d’ajouter : « Je n’enverrai plus d’Ivoiriens à la Cour pénale internationale (CPI) ». Une déclaration qui intervient alors que le procès de l’ex-président Laurent Gbagbo, son adversaire lors à la présidentielle de 2010, et celui du chef de milice Charles Blé Goudé, sont actuellement en cours devant la CPI.

« Nous attendons la manifestation de la vérité. Nombreux sont ceux en Côte d’Ivoire qui estiment que justice doit être rendue. Le plus tôt sera le mieux », a commenté le président ivoirien devant la presse.

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« La justice est la même pour tous »

Alors que les partisans de Laurent Gbagbo estiment que la CPI tarde à enquêter sur les auteurs de violences au sein de son camp et dénoncent une « justice des vainqueurs », Alassane Dramane Ouattara a rejeté cette accusation.

« Je ne sais pas ce que veut dire ‘justice des vainqueurs’ : la justice est la même pour tous, a-t-il assuré. Mais désormais, les procès se tiendront devant la justice ivoirienne », a souligné le chef de l’État.

« La CPI a joué le rôle qu’il fallait. À la sortie de la crise électorale, nous n’avions pas de justice, le pays était totalement en lambeaux (…) », a expliqué Alassane Dramane Ouattara, affirmant qu’aujourd’hui « la justice ivoirienne a commencé à juger tout le monde sans exception ».

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Une Cour africaine de l’UA ?

Le président ivoirien a également promis que d’autres procès en rapport avec la crise postélectorale de 2010 commenceront « très rapidement » en Côte d’Ivoire. « Je souhaite que ça aille plus vite que la CPI », a-t-il lancé.

La Côte d’Ivoire n’envisage pas de se retirer de la CPI

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Mais « la Côte d’Ivoire n’envisage pas de se retirer de la CPI », a assuré Alassane Dramane Ouattara. Alors que dimanche, les dirigeants africains réunis au siège de l’Union africaine à Addis Abeba ont soutenu l’idée d’un retrait commun de la CPI, lui reprochant de « s’acharner » sur l’Afrique. « Ce qu’il faudrait c’est que l’Union africaine mette en place une Cour africaine qui puisse juger les Africains en Afrique », a tranché le président ivoirien.

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