Internet mobile : la compression de données, l’atout du norvégien Opera en Afrique
Ses navigateurs qui compressent les données utilisées par les usagers de l’internet mobile compte 80 millions d’usagers africains. Un chiffre que le navigateur américain veut faire croître encore dans le cadre d’une stratégie de développement sur les marchés émergents.
« En Norvège, un relais de téléphonie mobile est partagé par 400 personnes. Ce chiffre monte à 6 000 personnes au Nigeria. Nous voulons rallier plusieurs millions de nouveaux usagers dès 2016 et 2017 ». Dixit Sergey Lossev à Jeune Afrique début février, à l’occasion de la mise sur le marché de la dernière version d’Opera Max, dont l’ingénieur informatique, chef de produit au sein de la startup norvégienne Opera Software.
C’est le dernier né des navigateurs pour internet mobile que le challenger de Google Chrome, Firefox, Internet Explorer, Safari et consorts propose au téléchargement sur les plateformes d’applications Android depuis 2015.
Les applications africaines préférées dans le viseur
Contrairement à Opera Mini, le précédent navigateur pour terminaux mobiles lancé en 2006, Opera Max s’applique également aux applications, dont il compresse les données vidéo, photo et audio.
En ligne de mire : WhatsApp, YouTube, Facebook, Quick Search, Google Plus, Maps ou Instagram (applications Android les plus téléchargées en Afrique selon Opera Software) dont la consommation en données pourrait être réduite de moitié avec Opera Max, insiste la startup norvégienne.
Stratégie
Opera, qui revendique 80 millions d’usagers de ses navigateurs en Afrique sur un total de 350 millions dans le monde, y entend élargir encore sa part de marché, dans le cadre d’une stratégie de développement centrée sur les régions émergentes.
Le groupe norvégien entend notamment jouer sur le coût encore très élevé de l’internet mobile en Afrique. Selon ses estiamtions, les usagers africains de ses navigateurs ont pu réaliser une économie de 600 millions de dollars en 2015 sur leur consommation data – un chiffre invérifiable.
Sur le continent, pour l’heure Opera est doté d’une petite équipe d’une dizaine de personnes entre Johannesburg et le Cap en Afrique du Sud (sur 1 500 salariés à travers le monde). Ses principaux marchés sur le continent sont l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, la Tanzanie et le Ghana.
Accords avec les fabricants
Pour accélérer la cadence, l’entreprise a passé des accords fin 2015 avec une quinzaine de constructeurs pour qu’Opera Max soit intégré par défaut dans les téléphones commercialisés en Afrique. « C’est le cas avec Samsung en Inde, nous voudrions qu’il en aille de même avec les téléphones qui arrivent en Afrique », explique Sergey Lossev.
En dix ans, Opera a fait passer son chiffre d’affaires – des revenus principalement issus de la publicité générés par Opera Mediaworks, la régie publicitaire du navigateur – de 14,7 millions de dollars en 2004, dix ans après sa fondation, à 480,8 millions de dollars en 2014.
Un exercice cependant clos sur une perte de 54,4 millions de dollars, contre un bénéfice de 60,1 millions de dollars un an plus tôt. Un résultat lié notamment au rachat, en 2014, des régies publicitaires spécialisées sur l’internet mobile : l’américain AdColony et le sud-africain AdVine.
1,2 milliard de dollars
La stratégie d’Opera semble séduire, malgré sa position de sixième navigateur internet à travers le monde, derrière Google Chrome, Safari (Apple), Internet Explorer, Firefox (Microsoft) et le chinois UCWeb.
À preuve : ce mercredi, le New York Times indique qu’un groupe d’investisseurs chinois est prêt à investir 1,2 milliard de dollars pour racheter Opera Software.
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