Infographie : pourquoi le Nigeria appelle à l’aide des bailleurs de fonds
Le gouvernement nigérian compte mobiliser jusqu’à 3,5 milliards de dollars auprès des institutions de financement du développement. Pour quels motifs ? Et pour quels usages ? La réponse en infographies.
Publié le 5 février 2016 Lecture : 2 minutes.
Kemi Adeosun a tenu à le préciser : le Nigeria n’est pas à la recherche de « prêts d’urgence » auprès des bailleurs de fonds.
Dans son communiqué publié le 1er février, la ministre des Finances de la première économie du continent a démenti une information du Financial Times indiquant qu’Abuja avait entamé des négociations avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement pour obtenir 3,5 milliards de dollars en « prêts d’urgence » pour financer une partie de son budget 2016.
Urgence ou pas, dans sa déclaration, la ministre nigériane a reconnu que le pays comptait bien s’en remettre à l’appui des institutions internationales en 2016. Le budget du Nigeria est d’environ 6 000 milliards de nairas (environ 30 milliards de dollars) cette année, contre 5 000 milliards de nairas en 2015.
Le gouvernement compte mobiliser au total 1 800 milliards de nairas (environ 9 milliards de dollars) pour financer le déficit budgétaire et les projets d’infrastructures annoncés dans le cadre d’un plan de relance. Environ 690 milliards de nairas (3,5 milliards de dollars) devraient être mobilisés auprès des bailleurs de fonds internationaux.
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« Le Nigeria explore les options de financement auprès d’organismes multilatéraux comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement et des organismes de crédit à l’exportation tels que la China Exim Bank en raison de leurs taux d’intérêt préférentiels », a indiqué Kemi Adeosun.
« Obtenir des prêts concessionnels aidera le Nigeria à financer un tiers de son déficit 2016 attendu à 2 200 milliards de nairas (11,2 milliards de dollars au taux de change officiel, soit 2,1 % du PIB), mais aussi à soutenir les réserves de change du pays qui se trouvaient à 28,4 milliards de dollars, soit environ 5 % du PIB à la fin 2015 », explique Aurélien Mali, conseiller analytique senior pour l’Afrique à l’agence de notation Moody’s.
Pour l’analyste, le pays subit l’impact de la baisse du cours du pétrole sur les finances publiques et sur l’économie, qui est au ralenti. Si le pétrole représente seulement 10 % du PIB du Nigeria, il représente deux tiers des recettes publiques et 90 % des recettes d’exportation. L’or noir s’échange autour de 30 dollars le baril, contre 50 dollars en moyenne l’an dernier et près de 100 dollars mi-2014.
Le budget 2016 du Nigeria prévoit environ 1 800 milliards de nairas d’investissement en capital, soit une hausse de 223 % par rapport à 2015. C’est environ 30 % du budget 2016.
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